TRANSITION ENERGETIQUE. Un rapport de la commission d'enquête de l'Assemblée nationale sur les énergies renouvelables, présenté ce mardi 26 novembre par les députés Marjolaine Meynier et Julien Aubert, recommande notamment de réallouer une partie des moyens qui leur sont affectés à la politique de l'habitat et aux transports.
Les énergies renouvelables ne sont pas la panacée au problème du réchauffement climatique. Tel est, en substance, l'un des enseignements du rapport de la commission d'enquête de l'Assemblée nationale sur la transition énergétique, publié ce mardi 26 novembre par les députés Marjolaine Meynier et Julien Aubert. Président de cette commission, le député LR du Vaucluse l'avait initiée en février dernier, afin de répondre à une demande du groupe Les Républicains à l'Assemblée, qui s'interrogeait sur l'efficacité de la politique de transition énergétique du Gouvernement, ainsi que sur ses enjeux financiers et en termes d'acceptabilité par les citoyens. Le rapport a fait apparaître "un consensus sur un certain nombre d'analyses", a déclaré Julien Aubert, lors d'une conférence de presse. A commencer par la nécessité de "réduire la facture" des énergies vertes intermittentes. "Il doit y avoir une réallocation des moyens, on n'investit pas assez dans la politique de l'habitat - comprendre la rénovation énergétique des logements - et dans les transports. Ce qui suppose de mettre moins d'argent sur l'éolien et le photovoltaïque", a explicité le député.
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Autre point de consensus recensé au terme de la centaine d'heures d'auditions menées par la commission d'enquête, l'incompréhension sur la façon dont l'argent est prélevé. "Je suis incapable d'expliquer à un électeur, à la pompe, combien on lui prélève", a admis Julien Aubert. D'où la volonté de la commission d'enquête d'aller vers une simplification des taxes. Son rapporteur, Marjolaine Meynier, propose ainsi de fusionner l'ensemble des taxes existantes en une taxe unique, qui serait affectée pour un tiers au soutien des entreprises engagées dans la transition écologique, pour un autre tiers à la lutte contre la précarité énergétique, et, pour le dernier tiers, à l'investissement dans les équipements des territoires.
Le cas particulier de l'éolien
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Le rapport dénonce également un surinvestissement dans l'électricité. "Produire plus d'électricité, mieux et moins cher est une erreur, selon moi", a déclaré Marjolaine Meynier, regrettant qu'on "ne pense pas assez aux énergies renouvelables thermiques." "Nous devrions utiliser l'électricité au bon endroit et les énergies thermiques pour le chauffage", a insisté la députée LREM. Qui estime par ailleurs que la question du stockage "n'est pas suffisamment traitée", en regard des problèmes d'intégration des énergies renouvelables électriques, souvent intermittentes, dans le réseau, des problèmes susceptibles de survenir à long terme.
Malgré ces points d'accord, Julien Aubert regrette sur son compte Twitter que le rapport "n'adresse pas suffisamment les problèmes liés à l'éolien." Celui-ci représente selon lui un cas à part, en raison de son problème d'acceptabilité sociale. Avec sept collègues membres de la commission d'enquête, Julien Aubert propose donc de cesser progressivement les subventions à l'éolien et au solaire, de déclarer un moratoire sur tout projet éolien ne faisant pas l'objet d'un consensus local et de réallouer les fonds publics sur des filières prometteuses comme l'hydrogène, l'habitat et les transports.