ACTIVITÉ. Après avoir subi une baisse d'activité inédite lors des 6 premiers mois de 2020, due évidemment au confinement sanitaire de la population, le secteur de la construction a enregistré un net rebond lors du 3e trimestre. On reste toutefois encore loin des niveaux enregistrés en 2019 : sur un an, les heures travaillées sur les chantiers ont reculé de 5,2%.

Le bâtiment et les travaux publics remontent la pente mais sont encore loin des sommets. Après avoir subi une baisse d'activité inédite lors des 6 premiers mois de 2020, baisse évidemment due au confinement sanitaire de la population et à ses effets catastrophiques sur l'économie, le secteur de la construction a bénéficié d'un net rebond lors du 3e trimestre (de juillet à septembre). Mais il reste loin des niveaux enregistrés en 2019 : sur un an, les heures travaillées sur les chantiers ont reculé de 5,2%. Une baisse certes moins marquée pour les heures effectuées par les ouvriers permanents (-2,7%), mais encore plus conséquente pour l'emploi intérimaire (-19,3%), ces postes faisant partie des plus sévèrement touchés par la crise économique du coronavirus. En outre, le nombre d'heures travaillées par ouvrier permanent a stagné (-0,2%) au 3e trimestre 2020 en comparaison au 3e trimestre 2019.

 

 

Sur un an, les chantiers de constructions de bâtiments et de travaux spécialisés ont moins fait travailler

 

Dans ses statistiques trimestrielles sur l'emploi du BTP, le ministère de la Transition écologique souligne que l'activité sur les chantiers tend à repartir : amorcée par le déconfinement du 11 mai, la reprise s'est confirmée de juillet à septembre, en faisant bondir les heures travaillées de 18,3% par rapport au 2e trimestre (d'avril à juin). Impactés de plein fouet par l'arrêt brutal et quasi-total de l'activité en mars, le bâtiment et le génie civil ont connu durant l'été une des reprises les plus importantes, s'envolant respectivement de 25,6% et de 38,4%. Le segment des travaux spécialisés, en revanche, a certes aussi retrouvé des couleurs mais dans une moindre mesure, engrangeant 14,9%.

 

Néanmoins, ces bons chiffres du 3e trimestre ne parviennent pas à retourner la tendance annuelle : les heures travaillées des ouvriers de l'ensemble des segments du BTP reste orientée à la baisse, particulièrement pour les segments de la construction de bâtiments (-5,5%) et des travaux spécialisés (-5,6%). Le génie civil est celui qui a réussi à se rapprocher le plus possible de son niveau d'avant-crise, avec seulement -1,9% entre le 3e trimestre 2019 et le 3e trimestre 2020. Mais là encore, l'importante diminution subie à la fin du 1er et lors du 2e trimestres n'a pas pu être compensée.

 

Le génie civil tire son épingle du jeu

 

Côté effectifs, le ministère indique que les emplois des ouvriers permanents ont été préservés - et le sont encore relativement aujourd'hui - grâce à l'instauration du dispositif d'activité partielle, à la publication du guide OPPBTP sur le protocole sanitaire en vigueur dans la construction, et à la reprise d'activité enregistrée depuis mai. Ce qui a permis aux effectifs permanents de profiter d'une timide hausse de 0,8% sur tous les segments au 3e trimestre, l'augmentation étant même de 2,2% pour les ouvriers du génie civil.

 

La conjoncture d'avant la pandémie était déjà favorable à ce dernier segment, qui demeure le seul où l'on constate une progression des embauches de 2,1% sur l'année. A contrario, les effectifs permanents des compagnons pour la construction de bâtiments et les travaux spécialisés sont en retrait respectif de 5,4% et de 3,3% au 3e trimestre 2020 en comparaison à la même période un an plus tôt, et ce en dépit d'une très légère hausse des embauches au 3e trimestre, de respectivement 0,8% et de 0,6% par rapport au 2e trimestre.

 

 

Chaque ouvrier a vu ses heures travaillées bondir de 15,1% après le déconfinement de mai

 

Des effectifs qui sont donc un peu plus nombreux et qui travaillent davantage chacun : toujours selon le ministère, les heures effectuées par ouvrier permanent du BTP ont grimpé de 15,1% après le déconfinement, ce qui a entraîné une augmentation de 14,3% de leur charge horaire par rapport au printemps. Là encore, la hausse est bien plus significative pour les chantiers de génie civil, avec +32,5%, sur lesquels les heures travaillées ont bien plus décollé (+35,4%) que sur les chantiers de construction de bâtiments et de travaux spécialisés (respectivement +15% et +12,6%).

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