LOGEMENT. Le ministre de la Ville et du Logement, Julien Denormandie, s'est vu remettre le 31 janvier 2020 le 25e rapport de la Fondation Abbé Pierre, et a indiqué à cette occasion que 109.088 logements sociaux avaient été agréés en 2019, dont près de 34.000 dits très sociaux.
La Fondation Abbé Pierre organisait la 25e édition de sa journée annuelle ce 31 janvier 2020, et a remis à cette occasion son rapport sur le mal-logement au ministre de la Ville et du Logement, Julien Denormandie. Ce dernier a d'ailleurs révélé les premiers chiffres sur la production de logements sociaux en 2019 : l'année dernière, 109.088 autorisations de financement ont été délivrées, atteignant presque l'objectif de 110.000 logements annuels du Pacte d'investissement pour le logement social, qui avait été signé à Matignon en avril 2019 pour la période courant de 2020 à 2022.
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L'exécutif a également totalisé environ 34.000 autorisations de logements dits très sociaux, dans le cadre du dispositif du Prêt locatif aidé d'intégration (PLAI), dont les loyers sont considérés comme étant les plus faibles. D'après le Gouvernement, le millésime 2019 s'inscrirait ainsi dans la lignée du pic historique atteint en 2016, avec 34.081 PLAI agréés. "Ces résultats sont d'autant plus satisfaisants qu'ils se concentrent dans les territoires les plus tendus, notamment en Île-de-France avec 10.500 PLAI financés au titre du Fonds national des aides à la pierre et de l'Anru (Agence nationale pour la rénovation urbaine)", précise le ministère dans un communiqué. L'exécutif se félicite par ailleurs du niveau de production de logements locatifs intermédiaires : avec plus de 12.000 logements agréés dans cette catégorie, les statistiques ont bondi de 34% par rapport à 2018, faisant ainsi de 2019 "une année record pour la production de logements abordables".
De fortes disparités entre échelons de collectivités et au sein-même des échelons
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"2019 aura été une année forte en construction de logements sociaux. Nous ne lâcherons pas nos efforts pour poursuivre cette dynamique", a commenté Julien Denormandie. "La réussite du Plan quinquennal pour le logement d'abord passe par un effort constant sur la production de logements très sociaux. La production 2019 s'inscrit pleinement dans la dynamique qui permettra d'accroître le nombre de logements accessibles pour les plus modestes." A l'approche des élections municipales de mars 2020, le 25e rapport de la Fondation Abbé Pierre sur le mal-logement interpelle pourtant les collectivités territoriales et l'Etat sur les compétences liées à l'habitat et au logement : estimant que les villes moyennes, et particulièrement celles des zones rurales, font preuve d'un "engagement inégal" au sein d'un maillage d'intercommunalités qui ont plutôt tendance à "diluer les responsabilités", le rapport reconnaît certes des progrès en la matière grâce aux différentes vagues de décentralisation.
L'association déplore toutefois des écarts parfois importants entre les différents échelons de collectivités, ainsi qu'à l'intérieur-même de ces catégories. A titre d'exemple, là où la métropole du Grand Paris "dispose de moyens d'action tellement importants qu'elle n'a pas toujours fait l'effort de partager ses compétences et ses richesses avec ses voisins, polarisés entre départements très riches et très pauvres", la ville de Marseille "semble concentrer tous les défauts de gouvernance". Ce qui fait dire à la Fondation Abbé Pierre que l'Etat, dont le rôle est d'impulser la politique du logement à l'échelle nationale, parle beaucoup mais n'agit pas tant que cela.