ENTREPRENEURIAT. Le nombre d'auto-entrepreneurs a fortement augmenté dans tous les secteurs de l'économie française à la moitié de l'exercice 2021, de même que la part de chefs d'entreprises déclarant un chiffre d'affaires positif. Cette tendance se retrouve à l'échelle du BTP, où le nombre de radiations a toutefois lui aussi progressé.
La crise du Covid n'a pas freiné les envies entrepreneuriales des Français : à fin juin 2021, le réseau des Urssaf (Unions de recouvrement des cotisations de Sécurité sociale) totalisait 2,23 millions d'auto-entrepreneurs "administrativement actifs" - autrement dit officiellement enregistrés auprès de l'Administration - dans tous les secteurs de l'économie française, soit 393.000 personnes de plus en un an. Cette forte augmentation de 17,2% entre l'été 2020 - à la sortie du premier confinement sanitaire - et l'été 2021 s'expliquerait par la flambée des immatriculations : 719.000 inscriptions supplémentaires en 12 mois, ce qui représente cette fois une envolée de 30,1% entre la mi-2020 et la mi-2021.
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Mais si les créations d'activités auto-entrepreneuriales sont en augmentation, les radiations d'activités le sont aussi : 326.000 comptes ont ainsi été clôturés sur la même période, soit +16,6% entre juin 2020 et juin 2021. Les statistiques de l'Urssaf témoignent néanmoins du tissu économique solide dans lequel évolue les auto-entrepreneurs : à l'été dernier, sur les 2,23 millions "d'actifs", 1,14 million ont déclaré un chiffre d'affaires positif, ce qui représente un décollage fulgurant de 30,6% en comparaison au 2e trimestre 2020, période certes marquée par les restrictions sanitaires les plus dures que l'Hexagone ait connues.
"Ces auto-entrepreneurs économiquement actifs représentent 51,3% des inscrits au 2e trimestre 2021. Cette part est plus élevée que le niveau bas enregistré un an plus tôt au plus fort de la crise (47,7%), mais reste nettement inférieure aux niveaux qui prévalaient avant la pandémie (59,1% au 2e trimestre 2019), en lien, au moins en partie, avec le dynamisme des immatriculations (les premières déclarations de chiffres d'affaires pouvant prendre du temps)", analyse l'Urssaf.
Plus d'immatriculations... et de radiations
Le nombre d'auto-entrepreneurs progresse ainsi dans tous les secteurs d'activité, le bâtiment ne faisant pas exception. Découpée en trois segments, la construction observe une hausse généralisée des immatriculations entre juin 2020 et juin 2021 : 17.500 pour le gros-oeuvre, 17.800 pour les travaux d'installation et 22.600 pour les travaux de finition, contre respectivement 14.800, 14.000 et 20.800 un an plus tôt. L'engouement de l'entrepreneuriat dans le bâtiment ne fait donc clairement aucun doute.
Mais les radiations d'activité sont en augmentation proportionnelle dans le même laps de temps : au 2e trimestre 2021, 8.700 auto-entrepreneurs ont vu leur compte être fermé dans le gros-oeuvre (ils étaient 7.500 un an auparavant), 7.700 dans les travaux d'installation (contre 6.500) et 12.000 dans les travaux de finition (contre 11.100).
Une activité de plus en plus rentable
Malgré cela, les auto-entrepreneurs du bâtiment sont de plus en plus nombreux à déclarer un chiffre d'affaires positif depuis l'avènement de la pandémie, et même en comparaison à la période pré-Covid. En effet, l'Urssaf a recensé à fin juin 2021 58,1% de chefs d'entreprises "économiquement actifs" dans le gros-oeuvre (40.100 personnes), 59,8% dans les travaux d'installation (36.100 personnes) et 62,4% dans les travaux de finition (65.400 personnes). Entre l'été 2019 et l'été 2021, le nombre d'auto-entrepreneurs ayant réalisé des bénéfices a bondi de 22,4% dans le gros-oeuvre, de 29,8% dans les travaux d'installation et de 18,5% dans les travaux de finition.
L'activité semblant être au rendez-vous, les chiffres d'affaires trimestriels s'en trouvent consolidés, tant au global qu'en moyenne, et sur les trois segments. Les entrepreneurs du second-oeuvre ont par exemple réalisé 470 millions d'euros de chiffre d'affaires global au 2e trimestre 2021 (+35,3% par rapport à juin 2019), quand ceux des travaux d'installation ont vu le leur s'envoler de 45,2% (286 millions d'euros).
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Progression nationale
Tous secteurs confondus, le chiffre d'affaires global réalisé par les auto-entrepreneurs s'élève quant à lui à plus de 5 milliards d'euros, 58% de plus qu'au 2e trimestre 2020 et 31% de plus qu'au 2e trimestre 2019, renouant même avec le niveau très dynamique de 2018. L'ensemble des régions de l'Hexagone profite de cette embellie économique, l'Île-de-France faisant cependant la course en tête : quand le reste du pays enregistre un bond du nombre d'auto-entrepreneurs économiquement actifs oscillant entre 27% et 30% sur un an, la région parisienne se démarque avec une évolution supérieure à 33%.