ETUDE. L'Insee vient de publier une étude portant sur le parc de logements en France au 1er janvier 2018, qui révèle que l'Hexagone (collectivités d'Outre-Mer comprises) totalise 36,3 millions de logements dont, en métropole, 82% de résidences principales et 56% de logements individuels. Détails.

L'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) a réalisé une étude portant sur le parc de logements en France au 1er janvier 2018, qui met en lumière un certain nombre d'enseignements. En premier lieu, on apprend que l'Hexagone comptait en début d'année 35,4 millions de logements (métropole uniquement), sachant que le parc national progresse de 1,1% par an en moyenne depuis une trentaine d'années. Ce chiffre passe à 36,3 millions de logements en intégrant les collectivités d'Outre-Mer. A l'heure actuelle, sur 100 logements, 82 sont des résidences principales, 10 sont des résidences secondaires et 8 sont des logements vacants. En regardant de plus près les catégories, il s'avère que le nombre de résidences principales s'établit à 29 millions, soit un accroissement un peu plus élevé que l'ensemble du parc depuis le début des années 1990 et jusqu'au milieu des années 2000. Depuis cette période, il augmente en moyenne d'environ 0,8% chaque année.

 

 

Moins de résidences secondaires en 2018 qu'en 1988

 

En revanche, la part des résidences secondaires et des logements occasionnels est un peu moins importante en 2018 qu'il y a trente ans, tandis que celle des logements vacants est un peu plus élevée. Ces derniers ont d'abord lentement diminué, pour descendre jusqu'à 6% en 2006, avant de repartir à la hausse par la suite. Et depuis 2006, le nombre de logements vacants augmente dans l'ensemble des unités urbaines (commune ou ensemble de communes présentant une zone de bâti continu et qui compte au moins 2.000 habitants, NDLR), à l'exception de Paris, où la hausse est plus contenue. Une progression qui concerne d'ailleurs aussi bien les logements individuels que collectifs, mais qui est cependant un peu moins soutenue depuis quelques années.

 

Selon l'Insee, le parc de logements de la France (métropole uniquement) est passé de 25,6 millions de logements en 1988 à 35,4 millions en 2018, soit une croissance annuelle moyenne de 1,1%.

 

Un des principaux chiffres-clés qui ressort de cette étude de l'Insee est celui de l'habitat individuel : en 2018, il représente 56% des logements, et est majoritaire parmi les résidences principales comme parmi les secondaires et les logements occasionnels. Toutefois, après s'être accrue entre 1999 et 2008, sa part a tendance à reculer légèrement depuis, en raison du nombre de logements collectifs qui augmente plus vite que celui des individuels, une situation due aux récentes évolutions de la construction neuve. Toujours est-il que depuis 2013, les logements achevés dans l'année sont plus conséquents dans le collectif que dans l'individuel, alors que pourtant les deux niveaux étaient proches durant les années précédentes, et que l'inverse était de mise jusqu'en 2008 (logements achevés plus importants dans l'individuel que dans le collectif).

 

D'après l'Insee, on compte 28,9 millions de résidences principales dans le pays en 2018 ; 3,4 millions de résidences secondaires et logements occasionnels ; et 2,9 millions de logements vacants. Les communes rurales comptabilisent 8,2 millions de logements ; les unités urbaines de moins de 100.000 habitants 11,5 millions ; les unités urbaines de 100.000 habitants ou plus 10,3 millions ; et l'unité urbaine de Paris 5,2 millions.

 

Urbanisation et métropolisation

 

L'Insee s'est par ailleurs intéressé à la répartition des logements tricolores entre milieux rural et urbain : en 2018, 16% des résidences principales se situent dans l'unité urbaine de Paris, et 21% dans une commune rurale. Des chiffres qui se sont légèrement rétractés en trente ans, au profit d'autres agglomérations que la capitale. Globalement, dans 4 cas sur 5, les résidences secondaires ou logements occasionnels se situent dans une commune rurale ou dans une petite unité urbaine (moins de 100.000 habitants), contre seulement 50% des résidences principales. Malgré tout, la part du milieu rural a reculé depuis 30 ans, passant de 50% en 1987 à 41% en 2018, tandis que celle des petites unités urbaines a augmenté de 33 à 39%, avec le phénomène d'urbanisation et, aujourd'hui, de métropolisation.

 

Une majorité de logements vacants en milieu rural

 

Quant aux logements vacants, une majorité d'entre eux se trouvent au sein d'une commune rurale ou d'une petite unité urbaine (60% en 2018). L'Institut a également constaté que plus la commune est petite, plus l'habitat individuel y est répandu, une tendance valable pour toutes les typologies de logements. Par contre, la part de l'habitat collectif occupe toujours une place plus importante parmi les résidences secondaires et les logements vacants que parmi les résidences principales et ce, pour toutes les catégories de communes.

 

58% des ménages sont propriétaires de leurs résidences principales

 

 

Dans le reste de son étude, l'Insee a constaté que 58% des ménages sont propriétaires de leurs résidences principales en 2018, une part qui n'a cessé de progresser depuis les années 1980 et jusqu'en 2010, date depuis laquelle elle s'est stabilisée. Parmi les profils socio-économiques des propriétaires, les accédants (ceux qui n'ont pas fini de rembourser leurs emprunts pour acheter leurs logements) représentent environ un tiers du total. La part d'accédants à la propriété a fortement augmenté dans les années 1980, avant de connaître un recul jusqu'au milieu des années 2000, et de se stabiliser depuis. A l'inverse, la part des propriétaires sans charges de remboursement est en hausse, corollairement au vieillissement de la population - elle est passée de 28% à 38% des ménages en 30 ans. S'agissant des ménages locataires de leurs résidences principales, leur part a un peu baissé dans les années 1980 et se maintient depuis aux alentours de 40%. La proportion des bailleurs publics a enregistré un accroissement jusqu'au milieu des années 1990, et s'est depuis stabilisée. Dans le parc locatif, les bailleurs publics et privés détiennent des parts respectives de 17% et 23% pour le segment des résidences principales en 2018.

 

Les collectivités d'Outre-Mer affichent un rythme plus soutenu

 

Enfin, l'Insee s'est penché sur les collectivités d'Outre-Mer (à l'exception de Mayotte) : sur ce marché, le parc total des logements augmente plus rapidement qu'en métropole, à raison de 2,5% par an en moyenne entre le début des années 1980 et la fin des années 1990, puis aux alentours de 2,2% par an jusqu'en 2018. Cette année, 82% des logements des Outre-Mer étaient des résidences principales, 5% des résidences secondaires ou occasionnelles et 13% des logements vacants. Depuis 2008, il semblerait que le nombre de résidences principales progresse plus lentement que l'ensemble du parc. Dans les territoires ultramarins, l'habitat individuel représente plus des deux tiers de la totalité du parc, et reste majoritaire quel que soit le type de logements, bien que sa part diminue lentement depuis 30 ans.

actionclactionfp