TRANSPORTS PUBLICS. Une commission d'enquête a conclu que les inconvénients du prolongement de cette ligne francilienne de transport seraient plus nombreux que ses avantages. Les élus des villes concernées par cette construction ne s'accordent pas sur cette décision.
Nouveau rebondissement concernant le projet du prolongement de la ligne 1 du métro parisien. La commission d'enquête dédiée à ce sujet a émis un avis défavorable au regard de la connexion voulue par l'autorité régionale des transports Île-de-France Mobilités (IDFM) entre la ville de Vincennes et Fontenay-sous-Bois, dans le Val-de-Marne, a déclaré la préfecture. Désignée par le tribunal administratif de Melun, cette commission publique a organisé une enquête du 31 janvier au 2 mars 2022 dans le XIIe arrondissement de Paris, ainsi qu'à Vincennes, Fontenay-sous-Bois, Montreuil et Neuilly-Plaisance.
Début mai, elle a adressé les conclusions de son rapport à la préfecture du Val-de-Marne. Bien qu'elle juge que l'objectif du prolongement "présente bien un caractère d'intérêt général, la balance avantages/inconvénients de l'ensemble des critères penche incontestablement du côté des inconvénients que générerait un tel projet". Ce dernier réside en la création d'un tunnel d'environ cinq kilomètres, de trois nouvelles stations de métro intitulées Les Rigollots, Grands Pêchers et Val-de-Fontenay, ainsi qu'un centre de dépannage des trains en arrière-gare sur la commune de Neuilly-Plaisance. C'est désormais à la préfète de trancher sur l'avenir de ce projet.
Un projet "vital" selon IDFM
Suite à cette annonce, un porte-parole d'IDFM a affirmé à l'AFP qu'ils allaient "regarder les conclusions du commissaire enquêteur et y répondre pour que ce projet puisse se faire". L'autorité régionale des transports considère le projet comme "vital" dans certaines zones marquées par le "manque de transports en commun". "Il s'agit d'un véritable choc pour les élus de ce secteur et pour les milliers de personnes qui soutiennent ce prolongement et attendent des solutions à leurs difficultés de déplacement dans un contexte d'urgence climatique", a affirmé le groupe communiste au conseil régional. Il a demandé qu'IDFM inscrive la question à l'ordre du jour de son prochain conseil d'administration, qui aura lieu le 25 mai prochain.
Dans un communiqué, le maire de Neuilly-Plaisance, Christian Demuynck, a salué la décision de la commission, estimant que le projet de construction mettrait en péril "50 entreprises et plus de 400 emplois" dans la commune. A contrario, l'édile de la ville de Montreuil, Patrice Bessac, a regretté dans un communiqué que les arguments de la commission "ne prennent pas en compte la réalité des quartiers et les besoins de ses habitants", ajoutant que la municipalité allait "continuer de [se] mobiliser".
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Le projet, estimé à 1,4 milliard d'euros, est considéré comme trop onéreux par la commission. Elle pointe le retard qu'ont pris les travaux mais aussi l'atteinte à l'environnement que porterait cette extension. Un argument que soutiennent également les défenseurs d'arbres centenaires, opposés à la coupe de certains d'entre eux au sein du bois de Vincennes pour permettre la construction de ce projet. En outre, la proximité d'une nappe phréatique fait craindre à la commission un risque d'inondation.
Il faudrait sept ans pour réaliser les travaux de prolongement de la ligne 1, qui pourrait à terme transporter chaque jour 95.000 voyageurs. L'idée derrière ce projet est de désenclaver plusieurs quartiers de Seine-Saint-Denis et du Val-de-Marne mais également de limiter le bilan carbone de leurs habitants. Il est à noter que les communes concernées par la desserte de cette ligne sont déjà connectées au RER A et E. La ligne 15 Est et le prolongement du tramway T1 vont également, dans le futur, dynamiser ces zones.