Alors que la DGEC (Direction générale de l'énergie et du climat) doit prochainement terminer ses travaux de réflexion concernant l'autoconsommation de l'électricité solaire photovoltaïque, le SER-SOLER publie ses recommandations sur le sujet. Le syndicat préconise l'entrée en vigueur d'un mécanisme de soutien dans le cadre d'une phase expérimentale d'une durée définie.

Le coût de production de l'électricité ne cesse de décroître alors que le tarif d'achat ne cesse d'augmenter, menant à une convergence identifiée comme "la parité réseau". Une tendance qui rend de plus en plus pertinente la consommation d'une énergie produite localement, qui sera finalement moins chère que celle fournie par un énergéticien extérieur. Face à ce phénomène inéluctable, le gouvernement a demandé une réflexion à la DGEC, menée depuis six mois, qui devrait déboucher sur des mesures appropriées.

 

Trois ans pour inventer un modèle économique

Le SER-SOLER préconise la mise en place d'un mécanisme de soutien spécifique - en parallèle des autres mécanismes actuellement en vigueur - pour une période d'expérimentation de trois ans. Jean-Louis Bal (président du SER) et Arnaud Mine (président de SOLER) déclarent : "L'expérimentation en matière d'autoconsommation que nous recommandons pourrait préparer les acteurs économiques à l'émergence d'un nouveau marché du photovoltaïque, inexistant à ce jour, et que l'on pourrait qualifier de 'marché de proximité'. A ce titre, il serait essentiel de mettre en place un mécanisme d'utilisation des antennes de distribution basse tension afin de permettre qu'un générateur photovoltaïque remplisse ce rôle de source d'électricité pour les consommateurs de proximité". Le syndicat propose que les volumes dédiés à la phase expérimentale de trois ans totalisent 300 MW/an répartis sur l'ensemble des segments de puissance, volumes qui viendraient s'ajouter à la programmation pluriannuelle via des appels d'offres d'au moins 1.000 MW/an. Pour le SER-SOLER, les sites prioritairement équipés devraient être industriels ou tertiaires, là où il existe une corrélation entre période d'occupation et période de production solaire.

 

D'autre part, les professionnels suggèrent de pousser l'expérimentation dans des îlots urbains résidentiels en cours d'aménagement. "La réflexion peut s'étendre à l'échelle de zones commerciales et d'activités, campus universitaires, quartiers résidentiels, sites de recharge de véhicules électriques (…) mais également au niveau des collectivités", assurent les deux responsables du SER et SOLER. Concernant les zones non reliées au réseau de distribution national, comme les DOM, ils souhaitent la mise en place "en urgence" d'une prime à l'autoconsommation "intégrant des actions de maîtrise de l'énergie, du stockage et du service réseau". Là encore, des volumes annuels plafonnés seraient alloués, avec 100 MW/an pour l'ensemble des territoires outremer.

Une prime pour autoconsommer ?

Tout comme le GMPV-FFB, le SER-SOLER propose la mise en place d'une prime à l'autoconsommation, même si les deux propositions ne sont pas strictement identiques (voir l'encadré). La période d'expérimentation de trois ans sera mise à profit pour répondre à différentes questions qui se poseront, notamment sur l'intégration du courant au réseau électrique en termes d'énergie, de puissance ou de définition des services système associés, ou de sécurité électrique. Les problématiques des modèles de pilotage des installations (en fonction des segments de puissance et de la nature des sites) et celle de la gestion du risque financier pour les nouveaux projets seront également résolues durant cette phase expérimentale. Enfin, elle servira à solutionner l'épineuse question juridique de l'achat/vente de courant de gré à gré.

 

 

Mode de calcul de la prime globale proposée :

 

Prime globale = (prime affectée aux kWh PV autoconsommés x quantité d'électricité produite et autoconsommée) + (prime affectée aux kWh PV injectés x quantité d'électricité produite et injectée sur le réseau) - [facteur de réduction de la prime globale en fonction de l'injection de puissance sur le réseau x (puissance maximale PV susceptible d'être injectée - puissance souscrite de l'abonnement en soutirage de l'autoconsommateur)]

actionclactionfp