INTERVIEW. Pour accompagner la maîtrise d'ouvrage publique dans l'amélioration de la qualité de son parc immobilier - logement ou tertiaire - la société d'ingénierie spécialisée Alterea a mis au point la Garantie de performance énergétique Réelle en maîtrise d'œuvre. Une solution différente du Contrat de performance énergétique que nous décrit Alban Lapierre, président-fondateur d'Alterea.
Batiactu : Quelles sont les différences entre le Contrat de Performance Energétique (CPE) et la Garantie de Performance Energétique Réelle (GPE-R) que propose Alterea ?
Alban Lapierre : Nous sommes une société d'ingénierie spécialisée dans la performance énergétique et environnementale, créé en 2004, qui travaille sur les Contrats de performance énergétique depuis 2007-2008. Nos premières études ont été menées à cette époque pour les écoles de la Ville de Paris, dans le cadre d'un partenariat public privé, et nous intervenions en assistance à la maîtrise d'ouvrage publique. Nous sommes aujourd'hui un opérateur qui fait beaucoup de CPE, soit en accompagnant les maîtres d'ouvrages, soit en tant que maître d'œuvre, dans le cadre de dossiers de conception-réalisation-exploitation-maintenance. Et il apparaît que les clients passeront plus facilement à l'acte si l'on trouve des garanties qui évitent une prise de risque. Nous nous sommes interrogés pour savoir comment intervenir avec plus de force et d'engagement et il ressort que la maîtrise d'ouvrage publique, si elle veut mettre en place un CPE, passe par des marchés globaux qui engagent entreprises, exploitants, et qui sont dérogatoires à la commande publique. Notre solution vient les rassurer, s'ils souhaitent un maître d'œuvre, des corps d'état séparés et un exploitant, car elle ne passe pas par un marché global.
Alban Lapierre : Nous sommes une société d'ingénierie spécialisée dans la performance énergétique et environnementale, créé en 2004, qui travaille sur les Contrats de performance énergétique depuis 2007-2008. Nos premières études ont été menées à cette époque pour les écoles de la Ville de Paris, dans le cadre d'un partenariat public privé, et nous intervenions en assistance à la maîtrise d'ouvrage publique. Nous sommes aujourd'hui un opérateur qui fait beaucoup de CPE, soit en accompagnant les maîtres d'ouvrages, soit en tant que maître d'œuvre, dans le cadre de dossiers de conception-réalisation-exploitation-maintenance. Et il apparaît que les clients passeront plus facilement à l'acte si l'on trouve des garanties qui évitent une prise de risque. Nous nous sommes interrogés pour savoir comment intervenir avec plus de force et d'engagement et il ressort que la maîtrise d'ouvrage publique, si elle veut mettre en place un CPE, passe par des marchés globaux qui engagent entreprises, exploitants, et qui sont dérogatoires à la commande publique. Notre solution vient les rassurer, s'ils souhaitent un maître d'œuvre, des corps d'état séparés et un exploitant, car elle ne passe pas par un marché global.
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Batiactu : Quelle démarche adoptez-vous précisément ?
Alban Lapierre : Nous avons défini un système de qualité qui est proposé à la maîtrise d'ouvrage et qui nous donne, en tant que maître d'œuvre, une parfaite maîtrise. En partant de la loi MOP nous avons développé un "système de management des opérations" qui intègre des missions complémentaires à celles de maîtrise d'œuvre classique. La conception performancielle tout d'abord en réalisant une simulation thermique ou énergétique dynamique pour nous baser sur les consommations réelles et formuler des préconisations de travaux précises. Ensuite, un suivi scrupuleux de ce programme, du plan de commissionnement et du plan de test et de réception. Un pilotage rigoureux de l'exploitation et un suivi des consommations énergétiques sont également prévus. Enfin, l'ensemble des utilisateurs doivent être impliqués, sensibilisé, informés, formés. Nous avons l'habitude de modéliser et de prendre en compte les comportements mais tous doivent être concernés par le sujet des économies d'énergie.
Batiactu : Dans le cas où les performances ne seraient pas atteintes, comment se passe cette garantie ?
Alban Lapierre : Pour pouvoir prendre des engagements financiers, une assurance était nécessaire, afin de couvrir ce risque performanciel. Nous nous sommes tournés vers le courtier Verspieren, très en pointe, qui a consulté différents assureurs et qui a trouvé un produit différent de la décennale classique. Si la performance contractuelle n'est pas atteinte Alterea prendra en charge soit la réalisation de travaux de mise en conformité de l'ouvrage ou des équipements, soit une indemnisation de 100 % des surconsommations pendant la durée du contrat, sur la base du coût de l'énergie défini lors de sa signature. C'est un avis d'expert qui, après avoir dressé un constat, permettra de savoir si la situation est rattrapable par des travaux ou pas. Il pourra s'agir d'une reprise de puissance de la chaudière, d'un commissionnement sur le solaire ou de la mise en place d'un ballon d'eau chaude tampon… Si cela n'est pas possible, alors nous rembourserons sur cinq ans les économies non générées.
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Batiactu : Qui sont les clients visés et quels sont vos objectifs pour 2019 ?
Alban Lapierre : Le premier contrat a été conclu en septembre 2018 avec Habitat 76 dans le cadre de la rénovation énergétique d'un ensemble de trois bâtiments collectifs d'habitation datant de 1983. Pour l'heure, nous en sommes au stade des études préalables avec diagnostic et fourniture d'un avant-projet sommaire. Il y aura entre 6 et 8 mois de travail avant que le chantier soit lancé pour une durée estimée d'un an et demi. Dans 2 ans, nous serons donc en production et les premiers résultats sur la conformité seront connus. L'engagement de performance commencera à courir pour les 5 années suivantes. Nous accompagnerons le maître d'ouvrage pour l'exploitation de ses bâtiments après réception avec des prescriptions d'usage. A noter que cette garantie est non reconductible, pour l'heure.
Notre cible est celle de la maîtrise d'ouvrage publique, qu'il s'agisse de logement social ou de tertiaire des collectivités locales. Entre cinq et dix d'entre eux sont déjà intéressés pour travailler sur le sujet de la Garantie de performance énergétique réelle. Notre objectif est de signer cinq opérations en 2019. Nous avançons et nous apprenons. Nous sommes convaincus qu'il s'agit d'une évolution importante pour rendre le bâtiment plus sain et confortable. Dans le logement social, si le bâtiment n'est pas isolé et chauffé par des convecteurs électriques, il est évident que les habitants chaufferont plus. Si le bâtiment est reconfiguré avec de l'ITE, un changement des menuiseries, une amélioration de la ventilation et des émetteurs de chauffage, l'utilisateur chauffera moins. Il s'agit d'éléments de confort. Et la nature des équipements techniques installés est primordiale : il faut du simple et pas des usines à gaz, car le pilotage est parfois trop compliqué. S'il est simple, il sera utilisé.