Le Premier ministre, Edouard Philippe et la ministre des Transports Elisabeth Borne ont donné ce mardi le coup d'envoi des Assises de la mobilité, qui doivent durer trois mois et aboutir, au premier semestre 2018, à une Loi d'orientation des mobilités. L'Exécutif entend donc faire le tri dans les grands projets d'infrastructures, comme l'a suggéré Emmanuel Macron, au début de l'été.
Le Premier ministre Edouard Philippe en est convaincu : "La France s'engage dans la troisième révolution des mobilités et doit réfléchir de manière très ouverte et organisée aux transports dont les Français auront besoin d'ici 10 à 20 ans", a-t-il déclaré ce mardi au Palais Brongniart à Paris, au cours du coup d'envoi des Assises de la mobilité. Ces dernières doivent durer trois mois et aboutir à une présentation devant le Parlement d'une Loi d'orientation des mobilités au premier semestre 2018, a assuré Edouard Philippe en début de discours.
L'ensemble du système de transport du pays doit être repensé d'ici à la fin de l'année, a-t-il insisté, devant des experts, élus, et associations et professionnels de la construction, invités aux Assises. Rappelons qu'Emmanuel Macron avait annoncé le 3 juillet 2017 que la vingtaine de projets d'infrastructures en cours, pour lesquels dix milliards d'euros manquent, allait être mise en "pause".
"Pour le tunnel ferroviaire Lyon-Turin, la France tient ses engagements"
La question du financement sera effectivement au coeur des débats, le Gouvernement évaluant à sept milliards d'euros les fonds et 3 milliards d'euros pour assurer la maintenance des réseaux qu'il faudrait trouver durant les cinq ans pour mener à bien les chantiers promis par les gouvernements précédents, comme le canal Seine-Nord ou la liaison ferroviaire Lyon-Turin.
"Pour le tunnel ferroviaire Lyon-Turin, la France tient ses engagements et le président de la République aura l'occasion d'évoquer ce sujet le 27 septembre prochain à l'occasion du sommet qui se tiendra à Lyon", a affirmé Edouard Philippe. Quant au Canal Seine-Nord Europe, il a observé "la volonté des élus de trouver une solution pour le rendre possible, il faut trouver la solution pour l'emprunt. J'ai donc chargé les ministres Gérald Darmanin, (Comptes Publics) et Elisabeth Borne (Transports) d'y réfléchir." La solution reposerait d'après lui, sur "la transformation de la société de projet d'Etablissement public de l'Etat en Etablissement public local, les collectivités locales assumant la conduite du projet, ce qui est inédit pour une réalisation de cette ampleur."
"Sans connotation morale. Cela ressemble à une impasse. Nous avons collectivement beaucoup trop promis, a lancé le Premier ministre en présence d'Elisabeth Borne, ministre des Transports. Sur la durée du quinquennat qui commence, si nous voulons juste faire ce qui a été promis sans modifier ce qui est déjà engagé, il nous manque 10 milliards d'euros."
La création d'un conseil d'orientation des infrastructures
Dans le but d'élaborer "une programmation précise, soutenable, dans la durée", le Premier ministre a annoncé la création d'un conseil d'orientation des infrastructures présidé par Philippe Duron, ancien maire de Caen et ancien président de l'Agence de financement des infrastructures de transport de France (Afitf). L'objectif pour ce nouveau conseil d'orientation sera clair : établir des priorités entre les projets.
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"Il proposera une planification pour donner de la visibilité sur une dizaine d'années, en traitant des nouveaux projets et de l'entretien des réseaux en même temps, a détaillé le Premier ministre. Elle sera particulièrement détaillée pour les cinq prochaines années et devra être équilibrée en ressources et en dépenses."
Les Assises donneront lieu à la mi-décembre à une restitution des travaux, préalable à la future loi d'orientation qui tracera les contours des transports en France pour les cinq-dix prochaines années. La nouvelle loi Mobilités LOM succèdera ainsi à la LOTI, loi d'orientation des transports intérieurs, qui date du 30 décembre 1982…