CONJONCTURE. Les difficultés économiques n'ont pas empêché les entreprises artisanales de poursuivre leurs recrutements au cours des six premiers mois de l'année, selon le dernier baromètre emploi de l'Union des entreprises de proximité. Le secteur du bâtiment fait néanmoins office d'exception, et les professionnels attendent beaucoup des contrats d'apprentissage pour renverser la vapeur.
Les artisans embauchent toujours, en dépit du contexte économique contraignant. Si ce dynamisme de l'emploi ne se dément pas, la persistance des difficultés de recrutements se confirme malheureusement aussi, d'après le dernier baromètre conjoncturel de l'Union des entreprises de proximité (U2P), réalisé avec l'institut Xerfi Spécific, et qui porte sur le premier semestre 2022. L'enquête d'opinion a été menée auprès d'environ 7.700 artisans, commerçants et professionnels libéraux, représentatifs de nombreux secteurs d'activité comme le bâtiment - la Confédération de l'artisanat et des petites entreprises du bâtiment (Capeb) est membre de l'U2P.
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Concrètement, 21% des entreprises interrogées affirment avoir procédé à des embauches depuis le début de l'année, contre 18% à la même époque un an auparavant. Toutes les filières ont augmenté ou du moins maintenu leurs niveaux de recrutements, à l'exception de l'artisanat du bâtiment et de l'alimentation. Malgré cela, le nombre moyen de salariés embauchés progresse tous secteurs confondus, passant de 1,6 à 1,8 entre le 1er semestre 2021 et le 1er semestre 2022.
Réserver les aides à l'alternance aux PME
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Les employeurs représentés par l'U2P ont majoritairement proposé des postes en CDI (contrats à durée indéterminée, à 53%), quand les apprentis et alternants pèsent 9% des recrutements. Difficile pourtant de passer à travers les problématiques de main-d'oeuvre, qui concernent désormais 35% des professionnels, contre 30% un an auparavant. Cité par 71% des entreprises interrogées, le principal motif invoqué serait l'absence de candidatures, "un niveau jamais vu ces cinq dernières années", souligne le baromètre. Suivent les problèmes de qualification, mentionnés par 51% des répondants, et qui constituent toujours "un obstacle majeur" au développement des entreprises.
Partant de là, l'U2P attend beaucoup du système d'apprentissage et de professionnalisation, perçu comme "une réponse centrale aux besoins en compétences des entreprises de proximité". L'organisation patronale demande que les aides à l'alternance soient "réservées" aux sociétés de moins de 250 salariés, de manière à "sécuriser" le financement de la formation professionnelle. De même, dans la mesure où il s'agit d'une "modalité de formation initiale", elle appelle l'État à "contribuer pleinement" à ce système et à "seconder les efforts de formation des chefs d'entreprises de proximité".