Le Gouvernement a fait finalement marche arrière en moins de vingt-quatre heures sur la suppression annoncée de l'aide aux employeurs d'apprentis, devant la vive contestation et rebellion suscitée dans les entreprises, les régions et chambres de métiers. Un nouveau dispositif sera créé pour les très petites entreprises (TPE), qui comptent moins de 10 salariés. Décryptage et réactions.
Alors que le Gouvernement s'apprêtait, à l'issue de son Comité interministériel de l'action publique (Cimap), mercredi 17 juillet, à supprimer l'indemnité compensatrice de formation versée aux employeurs d'apprentis, les partenaires sociaux, l'UPA et l'Assemblée permanente des chambres de métiers et de l'artisanat (APCMA) ont vivement contesté ce projet qui allait d'après eux, à l'encontre "des objectifs recherchés en matière d'emploi des jeunes."
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Le bâtiment : 80 % d'apprentis
"Bernard Cazeneuve qui nous a reçu ce jeudi, avec François Moutot, de l'APCMA, a finalement annoncé dans son bureau la décision du Gouvernement de maintenir le versement d'une indemnité aux entreprises de moins de 10 salariés qui emploient un apprenti, soit près de 60% du total des employeurs d'apprentis", nous confie Patrick Liébus, vice-président de l'UPA. Mon argument auprès du ministre ? Il a été clair, si le Gouvernement revient en arrière et supprime cette indemnité, l'apprentissage va droit dans le mur. Chiffres à l'appui, nous formons dans l'artisanat du bâtiment, 80 % d'apprentis."
Des milliers d'emplois menacés
Rappel des faits. Le Gouvernement a annoncé, mercredi 17 juillet, la suppression de 550 millions d'euros d'aides - soit 20 % de l'enveloppe qui est dédiée annuellement à l'apprentissage - dans le cadre des mesures d'économies liées à la réforme de l'État annoncées par Jean-Marc Ayrault. "Cette disposition devait se traduire par la fin de la prime de 1000 euros (minimum, mais modulée selon la taille de l'entreprise) par an que touchaient principalement les entreprises de moins de 10 salariés recrutant un apprenti", nous signale Patrick Liébus.
De son côté, Chambres de métiers et acteurs de l'apprentissage voire l'Association des régions de France (ARF), se sont alarmées très vite de cette annonce qui n'était ni plus ni moins qu'"une erreur majeure en contradiction avec la priorité donnée à l'emploi des jeunes", de nouveau confirmée la semaine dernière par le chef de l'Etat, François Hollande, lors de sa rencontre à l'Elysée avec l'équipe de France des Métiers. Les chambres de métier menaçaient de leur côté devoir licencier 1.300 personnes sur un total de 11.000, nous explique aussi l'UPA.
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"C'est pourquoi nous nous réjouissons de notre entrevue avec le ministre du Budget, le Gouvernement a compris", ajoute Patrick Liébus. D'autant plus que l'apprentissage est aujourd'hui reconnu comme une voie d'accès privilégié à l'emploi, à tel point que le Président de la République a appelé à atteindre à la dernière Conférence sociale un total de 500.000 contrats d'apprentissage en 2017 (440.000 aujourd'hui)."
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