Pour initier sa vaste réforme de la formation professionnelle, le chef de l’Etat François Hollande s’est rendu lundi 4 mars après-midi au centre de formation d'apprentis du BTP de Blois (Loire-et-Cher). Une première depuis la loi sur l’apprentissage de 1971 dans les filières du bâtiment. Cette visite a précédé la signature du premier contrat de génération signé par une PME de maçonnerie. Précisions.
Lundi 4 mars 20103, le président de la République, François Hollande en présence de Michel Sapin, ministre du travail, et de Thierry Repentin, ministre chargé de la Formation professionnelle et de l’Apprentissage s’est rendu au centre de formation d’apprentis du BTP de Blois (BTP Loir-et-Cher) pour "lancer une vaste réforme de la formation professionnelle, visant à mettre un peu d’ordre dans le 'maquis' d’un secteur souvent décrié, et qui pèse plus de 30 milliards d’euros annuels." "L’idée générale n’est pas de pointer les détournements ou les abus de ce secteur, mais d’améliorer l’efficience d’ensemble d’une dépense de 32 ou 33 milliards d’euros par an, qui laisse à désirer", observe son entourage. La formation professionnelle, souligne-t-on de même source, "reste trop peu orientée vers les demandeurs d’emplois et les jeunes peu ou pas formés", qui devraient constituer son cœur de cible. La Cour des comptes elle-même, fait-on valoir, avait déploré en début d’année "des politiques insuffisamment ciblées sur les publics en difficulté". Il s’agit donc d’en améliorer à la fois le "ciblage" et "l’efficacité". Premiers contrats de générations dans le BTP Le chef de l’Etat a aussi assisté à la signature, dans deux PME du secteur des premiers contrats de génération, l'un des marqueurs de sa campagne présidentielle. Cela concerne la Société de mécanique et d'outillage de Précision (SMOP) où vont être signés les premiers contrats de génération et la société de bâtiment et maçonnerie Lasnier. Ce que l’on surnomme aussi les pré-contrats, en attendant les décrets d'application, devraient être publiés d'ici à une quinzaine de jours. "Ce dispositif prévoit d'accorder une aide forfaitaire de 4.000 euros par an aux entreprises de moins de 300 salariés qui embauchent en CDI un jeune de moins de 26 ans, à condition de maintenir l'emploi d'un salarié de plus de 57 ans jusqu'à la retraite pour assurer une fonction de tutorat", a rappelé le chef de l’Etat. Tourné vers les filières vertes Cette visite de François Hollande s’inscrit donc dans le cadre du Programme national d’investissements d’avenir dont ce CFA BTP de Blois a bénéficié. 7,5 millions d'euros lui ont été attribués en 2012 pour engager de nouvelles pédagogies autour des filières "vertes" et le développement de filières d'excellence qui doivent permettre aux élèves d'accéder à des filières supra bac, type BTS. Le financement de ce nouveau centre de formation est donc bouclé. Sur les 24,745 millions d’euros prévus pour cette opération ; 9,75 millions d’euros proviennent du Conseil régional du Centre, 7,5 millions du programme Investissements d’avenir, 7,1 millions du CCCA-BTP, réseau qui fédère les 103 CFA du secteur du BTP. Le Conseil général du Loir-et-Cher et la Ville de Blois ont contribué pour le reste. "Dans le cadre de ce projet, un nouveau centre de formation doit ouvrir ses portes en 2016, précise le CCCA-BTP dans un communiqué. Il pourra accueillir jusqu’à 1. 100 alternants, contre 800 aujourd’hui, dans trois filières d’excellence que sont le bois, l’enveloppe du bâtiment et patrimoine bâti." Le CFA comptera alors neuf nouveaux diplômes allant du CAP au BTS et jusqu’à la licence professionnelle. En parallèle, BTP CFA Loir-et-Cher et la Chambre des Métiers et de l’Artisanat souhaitent mutualiser leurs besoins pour la construction d’une résidence hôtelière à vocation sociale (RHVS), d’une capacité de 100 studios, permettant l’accueil des jeunes en formation initiale, mais également des adultes et salariés des entreprises. Le projet sera déposé auprès de la Caisse des Dépôts et Consignations avant la fin du mois de mars 2013. A suivre.
Vers l'application du contrat de génération Cette visite de Blois intervient, en effet, au lendemain de la publication au "Journal officiel" de la loi sur le contrat de génération, et à deux jours de l'examen en Conseil des ministre du texte sur la sécurisation de l’emploi, qui transpose l'accord sur la réforme du marché du travail intervenu le 11 janvier entre le patronat (MEDEF, CCGPEME et UPA) et trois syndicats (CFDT, CFTC, CFE-CGC).