SECURITE. Le secrétaire d'État à la Santé au travail, Laurent Pietraszewski, a assuré que les exigences de sécurité au travail étaient bien respectées dans le cadre des chantiers des Jeux olympiques 2024, sous maîtrise d'ouvrage de la Solidéo.
Un ouvrier "broyé dans un malaxeur à béton" à La Coureneuve, un autre "écrasé par une plaque de métal" à Saint-Denis, un jeune apprenti victime d'une chute mortelle à Pantin... Ces derniers mois, les accidents mortels sur de grands chantiers sous maîtrise d'ouvrage publique ont dramatiquement marqué l'actualité du secteur. Ces exemples ont été avancés par le député de Seine-Saint-Denis Stéphane Peu, lors de la séance des questions au gouvernement, ce 22 février 2022. Pour l'élu, ces accidents du travail, particulièrement choquants du fait qu'ils se produisent sur des opérations publiques, sont notamment le résultat d'une "pression qui s'exerce sur les salariés" pour tenir les délais. Il cite l'existence de "cadences infernales", incluant du "travail de nuit et le dimanche, au-delà de tout cadre légal". Il pointe également du doigt un recours bien excessif à la sous-traitance en cascade, pouvant aller selon lui à huit niveaux. Une pratique qui "dilue les responsabilités", et implique des travailleurs "toujours plus précaires", parfois détachés ou sans-papier. Le député en appelle notamment à l'instauration d'un mieux disant social dans les marchés publics, à l'engagement de la responsabilité pénale du donneur d'ordre, et au renforcement des moyens de l'inspection du travail.
à lire aussi
Le secrétaire d'État à la Santé au travail, Laurent Pietraszewski, n'a pris, en cette fin de mandature, aucun engagement allant dans ce sens. Mais a toutefois rappelé que dans le plan santé au travail 4 avait été défini un axe visant à faire diminuer les accidents du travail graves et mortels. "Il y a des progrès à faire, nous sommes à un niveau plancher de 550 décès au travail [tous secteurs confondus, NDLR], cela n'est pas acceptable." Il a par ailleurs pris la défense de la Solidéo, qui met d'après lui en œuvre des moyens "très conséquents" en matière de protection de la santé des travailleurs sur les chantiers des Jeux olympiques. L'organisme a notamment mis en place un observatoire des accidents du travail, permettant d'en tirer des retours d'expérience et de partager les bonnes pratiques avec l'ensemble des sociétés intervenantes.