FORMATION PROFESSIONNELLE. Considérée comme le meilleur moyen pour entrer sur le marché du travail du BTP, l'alternance continue à avoir les faveurs des employeurs comme des apprentis, et même des actifs en reconversion. Une convention de partenariat vient d'être signée en région parisienne pour contribuer au développement de ces filières.

L'alternance continue à être perçue comme la "voie d'excellence" pour mettre un pied dans le marché du travail du bâtiment et des travaux publics. Et a, à ce titre, les faveurs des jeunes comme des employeurs. Quelques jours après les finales nationales de WorldSkills France à Lyon, une convention de partenariat ratifiée entre plusieurs antennes franciliennes de la Fédération française du bâtiment (FFB) et Constructys, l'opérateur de compétences du secteur, le confirme : signé en juin 2021 mais officialisé seulement maintenant, le document ambitionne de développer les cursus de formation professionnelle des futurs salariés du bâtiment.

 

 

Pour la FFB Grand Paris-Île-de-France, la FFB Île-de-France (qui regroupe les départements des Yvelines, de l'Essonne et du Val-d'Oise) et la FFB Île-de-France Est, l'objectif est d'apporter une réponse groupée aux besoins des entreprises locales. "La volonté de cette initiative est de partager les informations et réfléchir ensemble pour faciliter l'accès aux dispositifs de formation et d'accompagnement des entreprises et salariés du bâtiment d'Île-de-France", expliquent les organisations signataires dans un communiqué. Une série de réunions sera ainsi organisée en ciblant à chaque fois un thème spécifique, comme "la préparation opérationnelle collective à l'emploi, l'attractivité des métiers, l'accompagnement RSE (responsabilité sociétale des entreprises), le 'lean construction'..." L'antenne "Grand Paris" de la FFB propose également de réaliser un guide d'information sur les dispositifs institués par Constructys à destination des entreprises.

 

Hausse de 9,5% des effectifs d'apprentis dans les CFA des Chambres de métiers et de l'artisanat

 

Derrière ces propositions, les professionnels du secteur veulent renforcer le rôle et la place de l'alternance, "sujet majeur" pour la profession : "Le recours à l'apprentissage est fortement plébiscité par les chefs d'entreprises du bâtiment qui s'investissent pour la continuité du savoir-faire de leur métier, et par les apprentis, pour qui cette voie représente un vrai saut vers l'emploi", plaident-ils, ajoutant que "les métiers du bâtiment sont des métiers techniques qui requièrent des connaissances et spécialisations précises", que des formations en alternance sont en mesure de prodiguer. L'enjeu est de taille pour la filière à l'heure où le changement climatique et les innovations technologiques imposent de maîtriser de nouvelles compétences : recyclage des déchets, isolation thermique et acoustique, rénovation énergétique, intelligence artificielle, maquettes 3D, domotique...

 

Pour se faire une idée plus précise de ce que peuvent attendre les jeunes dans ce domaine, le réseau des Chambres de métiers et de l'artisanat (CMA) a commandé un sondage en amont de la Semaine de l'apprentissage qui se déroulera du 28 janvier au 4 février. Réalisée par 20 Minutes et Opinion Way auprès d'un échantillon de plus de 700 jeunes âgés de 16 à 29 ans, l'enquête d'opinion montre que 64% des personnes interrogées choisissent leur orientation en fonction de leurs envies et vocations. Ce qui semble se confirmer dans les faits : depuis la rentrée de septembre 2021, le réseau des CMA a constaté un bond de 9,5% des effectifs d'apprentis dans les 137 centres de formation dont il assure la gestion.

 

Selon la même étude, 88% des jeunes perçoivent les professions artisanales comme des métiers d'avenir qui peuvent de surcroît les "rendre heureux". Leur choix est aussi fonction de la quête de sens (42%), de l'équilibre vie personnelle/vie professionnelle (26%) et de l'assurance de trouver un emploi (21%). Une tendance confirmée dans une récente étude nationale sur les rémunérations analysée par Batiactu.

 

10% des créateurs d'entreprises artisanales sont des cadres en reconversion

 

 

Autre phénomène notable : 22% des apprentis sont des jeunes diplômés du secondaire, voire du supérieur, qui cherchent une reconversion professionnelle. Environ 65% des actifs et étudiants auraient même déjà regretté leur choix d'orientation. "Si jusqu'alors nous avions plutôt tendance à penser que seuls les jeunes en contrat d'apprentissage bénéficiaient de la voie royale pour s'insérer dans une entreprise artisanale, nous assistons aujourd'hui à une hausse des demandes de formations pour des adultes en reconversion, avec 1 créateur d'entreprise artisanale sur 3 qui provient d'un autre univers professionnel, et 10% qui sont des cadres en reconversion", relève Joël Fourny, le président de CMA.

 

L'apprentissage représenterait de cette manière une solution à ne pas négliger pour répondre aux tensions rencontrées sur certains métiers du bâtiment, comme les couvreurs et maçons. À l'heure actuelle et en dépit des restrictions sanitaires persistantes, 25% des entreprises artisanales se déclarent prêtes à accueillir un ou plusieurs apprentis. On estime que 80% des jeunes formés dans les CFA trouvent un emploi dans les 7 mois suivant l'obtention de leur diplôme.

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