TRANSFORMATION. Le Premier ministre a fait le bilan des objectifs fixés en faveur des quartiers prioritaires, lors d'un déplacement en Isère. De nombreux chantiers ont en effet pu être lancés depuis l'an dernier.
Il entend "recoudre la Nation". Le Premier ministre Jean Castex a affiché sa volonté de multiplier les projets de rénovation urbaine lors d'un déplacement à Grenoble, le 29 janvier. C'est dans cette grande ville d'Isère qu'il a présidé un nouveau Comité interministériel à la Ville. Le but ? Faire le bilan sur un an des actions de l'État en faveur des quartiers. Le Comité s'était réuni un an auparavant, sous la présidence du chef du gouvernement à Grigny (Essonne), et avait décidé de mobiliser 3,3 milliards d'euros supplémentaires pour les 5,4 millions de Français qui résident dans des quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV). Cette enveloppe budgétaire avait pour but d'engager des actions dans les champs de la sécurité, du logement, de l'éducation, de l'insertion et de la cohésion sociale.
L'habitat parmi les priorités
Ce week-end, le Premier ministre s'est félicité de constater que "toutes les mesures prises à Grigny ont été mises en œuvre et entrent progressivement dans le quotidien" des Français des quartiers prioritaires. Le logement fait partie des engagements de ce comité. "2 milliards d'euros supplémentaires ont été attribués aux projets de rénovation urbaine, portant à 12 milliards l'effort consenti depuis le début du quinquennat", assure Matignon, dans un communiqué.
Depuis le 29 janvier 2021, des chantiers ont débuté dans 328 quartiers. Cela concerne au total 212.000 habitants. "Nos concitoyens dans ces territoires doivent bénéficier de conditions de logement décentes mais également d'équipements de proximité de qualité", a continué le Premier ministre, lors d'une rencontre avec des élus locaux et des habitants des quartiers prioritaires de la ville (QPV) des Essarts et de La Villeneuve à Échirolles. 25 millions d'euros ont été débloqués pour financer la rénovation de 168 équipements sportifs de proximité. "667,9 millions d'euros ont été engagés pour la rénovation énergétique et l'investissement local, 1,2 milliard d'euros pour la compétitivité et l'attractivité des quartiers et 429,5 millions d'euros pour une relance solidaire et territoriale", a rappelé le cabinet du Premier ministre.
Bâtiments "dégradés" et punaises de lit
Lors de ce déplacement, des habitants se sont plaints de bâtiments "dégradés", d'appartements infestés de punaises de lit et de la fermeture des commerces de proximité. "Le quartier se meurt, on n'a plus rien. Même pour aller à un bureau de tabac, on doit faire plusieurs kilomètres", a lâché une habitante. Jean Castex, accompagné de plusieurs ministres, lui a assuré "comprendre qu'il y ait de l'exaspération, des attentes. Je suis là pour constater, pour écouter, mais aussi pour dire qu'on va de l'avant".
De son côté, le maire écologiste de Grenoble, Eric Piolle, a critiqué ce déplacement, le qualifiant "d'une brochette de ministres qui viennent faire une réunion qu'ils pourraient faire à Paris" et qui "prennent les villes de France pour un zoo", "à 70 jours de l'élection présidentielle".
Un mot sur la formation
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Le Premier ministre s'est également exprimé sur les difficultés d'insertion professionnelle, après qu'un homme l'a interpellé sur ce sujet, et a insisté sur l'éducation et la formation. Il a également rappelé l'existence du dispositif "1 jeune, 1 solution", mis en place pour soutenir l'emploi des jeunes dans les quartiers. 34.671 résidents sont entrés en garanties jeunes et 15.371 PEC ont par ailleurs été signés au bénéfice des jeunes issus des QPV, avance le gouvernement.
Jean Castex a enfin annoncé "étendre et renforcer" la Cité éducative d'Echirolles-Grenoble, et labelliser 74 autres cités pour en arriver à un total de 200 sur tout le territoire. De la même manière que les Cités éducatives, les Bataillons de la prévention seront prolongés d'une année et leurs financements étatiques maintenus jusqu'au 31 décembre 2023. En marge, l'événement a été quelque peu perturbé par une dizaine de manifestants antivax. "Castex en prison", "Assassin", "Honte de la France", ont-ils scandé.