Dans un rapport rendu public le 20 octobre, la Cour régionale des comptes de Paca épingle la "Villa Méditerranée". Ce bâtiment atypique, proche du MuCem à Marseille, a couté 62 millions d'euros au lieu de 20 millions d'euros initialement prévus. Précisions.
Située juste à côté du MuCem de Rudy Ricciotti, la villa Méditerranée, réalisée en 2013 par l'architecte, professeur et politicien italien Stefano Boeri, la "Villa Méditerranée" fait toujours parler d'elle. Financé par la Région, le Centre Régional de la Méditerranée (CeReM), ce bâtiment atypique, pourvu d'un immense porte-à-faux au-dessus de l'eau et d'un amphithéâtre sous le niveau de la mer, n'a jamais trouvé sa vocation estime la Cour régionale des comptes, dans son dernier rapport public, publié le 20 octobre 2017.
"Coûts non maîtrisés"
"La vocation de cet ouvrage a souffert d'une indétermination qui n'a jamais été levée jusqu'à la dissolution, le 31 décembre 2014, de la régie créée pour en assurer la gestion", souligne-t-elle dans son rapport définitif qui porte sur la période 2011 à 2014, c'est-à-dire pour des travaux préparatoires et la fin de la régie. Elle critique notamment "les coûts non maîtrisés" pour la réalisation de ce bâtiment qui "a coûté plus de 62 millions d'euros alors qu'il devait initialement s'élever à près de 20 millions d'euros".
Rappelons qu'en 2015, une polémique avait éclaté sur l'avenir de la "Villa Méditerranée", gérée désormais par un groupement d'intérêt public et qui accueille des réunions internationales notamment de pays du pourtour méditerranéen. Durant la campagne des régionales de 2015, le candidat LR Christian Estrosi s'était même engagé à la vendre. Une fois élu à la tête de la région, il avait donné son accord à un rachat par la mairie de Marseille pour y implanter un casino. Mais, la mairie a ensuite fait marche arrière.
Christian Estrosi avait alors annoncé un projet de transformation de la Villa Méditerranée pour y accueillir une reproduction d'une grotte préhistorique sous-marine située dans les calanques marseillaises, la grotte Cosquer. Mais, la transformation de la Villa Méditerranée nécessitera 20 millions d'euros d'investissements qui seront partagés à part égale entre les collectivités publiques (50%) et le privé (50%), avait estimé l'élu.
Un coût de fonctionnement qui s'élève à 4,8 millions d'euros par an
Vendredi 20 octobre 2017, le Conseil régional, à majorité LR, a pris acte du rapport de al Cour des comptes et a réagi dans un communiqué : "La construction de la Villa Méditerranée a coûté 73,5 millions d'euros et son coût de fonctionnement s'élève à 4,8 millions d'euros par an. Au total, l'édifice a ainsi déjà coûté plus de 100 millions d'euros." Cependant, le Conseil régional confirme également la création d'une réplique de la grotte Cosquer.
"Dès 2018, la Villa Méditerranée sera fermée pour lancer les premières études. Elle pourra être ouverte ponctuellement pour accueillir des évènements d'envergure", est-il précisé.