POLÉMIQUE. Dans une lettre ouverte aux préfet, maires, députés et sénateurs de Vendée, la présidente de l'antenne départementale de la Capeb, Lucie Amélineau, pousse un coup de gueule contre la fermeture des restaurants imposée par l'épidémie de coronavirus alors que la période hivernale arrive. Elle dénonce au passage une inégalité de traitement.
Le sujet devient socialement - et politiquement - sensible. Après une première communication, la semaine dernière, des antennes bretonnes de la Fédération française du bâtiment (FFB) et de l'Union des métiers et des industries de l'hôtellerie (Umih), c'est au tour de la présidente de l'antenne Capeb (Confédération de l'artisanat et des petites entreprises du bâtiment) de Vendée de pousser un coup de gueule : dans une lettre ouverte aux préfet, maires, députés et sénateurs du département, Lucie Amélineau s'insurge contre le maintien de la fermeture des restaurants imposée par l'épidémie de coronavirus alors que la période hivernale arrive et menace le bien-être et les conditions de travail des ouvriers du BTP.
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Une majorité de chantiers d'entretien-rénovation sur lesquels il n'est pas toujours possible d'installer des bases de vie
La lettre, doublée d'un communiqué de presse de l'antenne de la confédération, interpelle les élus et représentants locaux de l'État sur la problématique des déjeuners à laquelle se retrouvent confrontés les compagnons, jugeant cette situation indigne. "Plus des trois quarts des salariés du BTP interviennent sur des chantiers pour lesquels il est impossible de prévoir des bases de vie (parce que ce sont de petits chantiers, parce que le matin ils sont sur un chantier et l'après-midi sur un autre, etc) et se retrouvent ainsi contraints de déjeuner sur place puisque les restaurants sont fermés", dénonce la Capeb Vendée. D'après elle, l'arrivée de l'hiver et des conditions météorologiques qui l'accompagnent contraignent les salariés du bâtiment à "déjeuner au mieux sur un chantier protégé des intempéries mais pas toujours chauffé, mais le plus souvent dans les véhicules d'entreprises, parfois à plusieurs". Une situation en parfaite contradiction avec les consignes sanitaires en vigueur.
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"Il faut que le BTP travaille ! Ok, mais pas dans n'importe quelles conditions ! Même nos chiens sont mieux considérés !"
Lucie Amélineau dénonce aussi au passage une inégalité de traitement, dans la mesure où les restaurants routiers et inter-administratifs restent ouverts. Et de s'interroger sur la pertinence des décisions prises par les autorités locales, alors que les salles communales ont l'interdiction d'ouvrir : "Aujourd'hui il a plu, et demain encore sans parler du froid, et nos équipes vont encore déjeuner dans des conditions à la limite de la dignité humaine, puisqu'apparemment ils seraient plus en sécurité à 3 dans un camion plutôt que dans un restaurant qui applique le protocole Covid", tacle-t-elle dans sa lettre. Avant de fulminer : "Il faut que le BTP travaille ! Ok, mais pas dans n'importe quelles conditions ! Même nos chiens sont mieux considérés !" En conclusion du document, la présidente de la Capeb Vendée fait le lien entre les difficultés actuelles de recrutement et les conditions dans lesquelles les apprentis du bâtiment commencent à travailler en ce moment : "Nous connaissons en ce moment une pénurie de main-d'œuvre, et nous faisons le maximum pour accueillir les jeunes. Et bien, avec de telles situations et une telle considération de nos salariés, c'est raté."