La candidate LR et présidente de la région Ile-de-France ne croit pas non plus en la décroissance. A l'inverse, les besoins vont s'accroître et il faudra à la fois "produire plus, mais aussi beaucoup mieux et donc beaucoup plus sobrement", croit-elle savoir. Elle a ainsi appelé les acteurs économiques, et notamment des travaux publics à "inventer ensemble une nouvelle croissance, fondée sur notre capacité à innover".
Pour cela, la candidate LR mise sur la compétitivité des entreprises. "Vous devez faire moins cher en gagnant du temps, en baissant le coût total des investissements à venir", s'avance-t-elle. Pour les y aider, elle compte s'appuyer sur plusieurs leviers, invoquant une baisse de 10Mds€ des impôts de production, des charges et simplification des procédures "qui dans les travaux publics sont colossales".
Labellisation des projets pour raccourcir les délais de recours
Elle se lamente en effet de la durée de réalisation des projets. "Nous avons des délais de jugements d'un ou deux ans dans les meilleurs des cas, sauf que deux ans pour un projet. Sans compter la durée d'appel. C'est inacceptable, sans compter la durée d'appel."
Valérie Pécresse promet ainsi un "vrai" choc de simplification. Ses principales mesures : diviser par deux la durée de toutes les procédures ; labelliser des projets d'intérêt départemental, régional, national pour leur permettre de bénéficier d'un raccourcissement des délais de recours ; fusionner les enquêtes et débat publics dans certains cas ; diviser par deux toutes les normes et tous les codes avec un "comité de la hache" ou encore revoir le principe de précaution, "mal interprété" selon elle, en matière d'expérimentation…
Bâtir "la France capitale"
Parmi ses priorités également, la candidate LR évoque la modernisation du pays, le désenclavement des territoires, pour "bâtir la France capitale, où les territoires reprennent le pouvoir". Favorable aux grands projets, elle envisage de "reprendre le programme des lignes à grande vitesse, bien sûr, dans le cadre d'une nouvelle France où chaque territoire est un pôle de rayonnement".
La territorialisation est d'ailleurs la clé d'une meilleure acceptation des projets, estime-t-elle, qui ne doivent pas venir d'en haut. "Nous avons des activistes dont la grande activité est de tout bloquer. Quand on veut une infrastructure, il faut réussir à convaincre la population, c'est aux élus locaux de le faire. Ce sont eux qui peuvent identifier les infrastructures nécessaires à leur territoire."
Un plan à "plusieurs dizaines de milliards d'euros"
Plus globalement, Valérie Pécresse s'engage à mettre en œuvre un "grand plan d'infrastructures" à base de grands projets et de rénovation de l'existant. A combien s'élèverait-il ? "Je ne vous donnerai pas de chiffre aujourd'hui, mais ce sera plusieurs dizaines de milliards."
Quid du financement, "le nerf de la guerre" comme le rappelle Bruno Cavagné, de ce plan semblant très ambitieux ? La candidate entend s'appuyer sur "un vrai fonds d'investissement dans les infrastructures". Elle souhaiterait fusionner le livret A et le livret de développement durable, pour créer un "livret vert, dont la vocation serait le financement de ce grand plan d'infrastructure, de transition écologique, de rénovation urbaine, en plus de ce qu'il fait déjà". Selon ses estimations, il serait ainsi possible de récupérer 130Mds€. "Avec cette somme, nous commencerions à avoir quelque chose de sérieux pour financer les grands projets", clame-t-elle.
Sacralisation de l'investissement
Le recours au privé pourrait aussi être davantage utilisé. "Nous avons la possibilité de monter des partenariats publics privés et je n'ai aucun problème avec cela, d'autant plus que cela permet d'aller beaucoup plus vite et d'accélérer notamment dans la phase de construction des projets", reconnaît la prétendante à l'Elysée. Les sociétés concessionnaires d'autoroutes pourraient aussi "participer à la construction des infrastructures du futur et de la route de demain, qui sera plus intelligente, connectée, solaire, productrice d'énergie, etc".
Promis donc, bien qu'elle soit "la seule à dire que nous devons dépenser moins", elle ne touchera pas à l'investissement. Au contraire : "c'est sur le fonctionnement que nous ferons des économies, sur la bureaucratie, les doublons… Jamais sur l'investissement"!