Un grand nombre de Français seraient exposés aux risques d'inondation. Afin d'y faire face, le ministère de l'Ecologie développe une stratégie nationale visant à rendre les territoires moins vulnérables à cette menace. Le secteur de la construction est particulièrement concerné avec une adaptation des méthodes d'urbanisme et le lancement d'un concours international d'architecture.
En France, une personne sur trois serait exposée au risque d'inondation sur son lieu de travail, et une personne sur quatre à son domicile. Face à ce constat alarmant, Ségolène Royal a présenté, le 10 juillet 2014, une stratégie nationale d'anticipation et de prévention.
Adapter la façon de construire
Cinq ateliers nationaux "territoires en mutation exposés à un risque" avaient été lancés en 2013, en collaboration avec le ministère du Logement, afin de faire émerger des solutions d'urbanisme et d'aménagement concrètes dans certaines zones sélectionnées (cours de la Loire dans la région de Tours/Saint-Pierre-des-Corps ; vallées de la Fensch en Moselle et de l'Orne en Meurthe-et-Moselle ; vallée de l'Argens dans le Var ; vallée de l'Oise entre Creil et Compiègne ; bords de la Marne en Île-de-France). Les ateliers réunissent les élus locaux (maires et président d'intercommunalités), les services de l'Etat (préfets), les porteurs de projet des Programmes d'action de prévention des inondations et des Plans submersions rapides, les agences d'urbanisme locales, le Centre européen de prévention de risque d'inondation et le centre d'études et d'expertise sur les risques, l'environnement, la mobilité et l'aménagement. Leurs travaux seront restitués à la fin de l'année.D'autre part, la ministre de l'Ecologie a annoncé le lancement d'un concours international d'architecture, en lien avec Sylvia Pinel. Il visera à soutenir l'innovation en matière de conception urbaine et architecturale "pour intégrer au mieux le risque inondation dans les opérations d'aménagement ou de requalification urbaine, dans des éco-quartiers pleinement résilients, avec des solutions adaptées à la diversité des territoires en réduisant la vulnérabilité", précise le dossier.
Surveiller, prévoir, gérer
Ségolène Royal a également mis sur les rails un autre groupe de travail chargé d'élaborer un référentiel de vulnérabilité qui apportera, en 2015, des critères d'appréciation de l'exposition au risque ainsi que des mesures opérationnelles pour la réduire. La ministre souhaite que le Fonds de prévention des risques naturels majeurs (dit "Fonds Barnier") soit mieux ciblé sur les communes qui auront anticipé la menace par diverses actions (pose de repères de crues, plans communaux de sauvegarde, réalisation d'exercices réguliers). Et une réunion se tiendra à la rentrée prochaine afin d'évoquer l'impact des inondations sur les sensibles réseaux de transport, d'énergie et de télécommunication, pour accélérer leur préparation face à ce risque. La conférence du 10 juillet dernier avait également été l'occasion de présenter le nouveau portail GéoRisques, qui outre les inondations, présente les autres risques naturels ou industriels auxquels sont exposés les citoyens.A noter que la Commission mixte inondations a déjà labellisé trois programmes d'actions en France : deux en Vendée, sur la baie de l'Aiguillon, afin de remettre en état et renforcer des digues, et un dans les Alpes-Maritimes, sur le bassin versant du Riou de l'Argentière. Au total, 35 M€ (dont 14 M€ de l'Etat) de financements seront garantis.