CONTESTATION. Un projet de futur quartier doit être rediscuté par la municipalité, suite à l'opposition des écologistes. Deux tours posent notamment problème, malgré l'installation de panneaux solaires prévue et la création d'espaces verts.

Un vaste projet immobilier va être revu en bord de Seine. C'est ce qu'a annoncé la mairie de Paris le 31 janvier, alors que deux tours de grande hauteur, prévues en bord de Seine et du périphérique à la jonction d'Ivry-sur-Seine (sud-est), déplaisent à certains membres de la majorité. Les écologistes, alliés de la maire PS Anne Hidalgo, s'opposent à ces tours, forçant les porteurs du projet à le "réajuster", a appris l'AFP.

 

Les élus parisiens, la mairie d'Ivry-sur-Seine et les équipes retenues vont désormais revoir "la grande hauteur" des deux tours, mais aussi la destination des bâtiments, "notamment celle de bureaux", a continué la mairie, qui a ajouté qu'il en est de la "responsabilité collective vis-à-vis des Ivryens qui attendent ce désenclavement depuis de nombreuses années".

 

Un futur quartier en discussion

 

Le projet Bruneseau nord se situe en bordure du périphérique qui sépare la capitale de cette commune du Val-de-Marne, près des Tours Duo dessinées par Jean Nouvel. Quatre promoteurs avaient été choisis pour mener cet ensemble immobilier en mars 2019, pour permettre la création d'un quartier s'étalant sur 95.000 m². La moitié doit accueillir du logement, et un quart des bureaux. De nombreux bâtiments sont prévus, dont cinq tours. L'une d'entre elle doit atteindre les 180 mètres, et l'autre les 100 mètres mais des associations et élus écologistes y sont opposés. Ce malgré la perspective de planchers en bois, une "première mondiale", l'installation "massive" de panneaux solaires et la création d'espaces verts.

 

"Les écologistes obtiennent la fin du projet de tours sur la ZAC (zone d'aménagement concerté) Paris Rive gauche - Bruneseau", se sont réjouit des élus écologistes du Conseil de Paris. Ils se sont souvent opposés à des projets architecturaux d'envergures lors des mandatures de Bertrand Delanoë, ancien édile de Paris, ainsi que lors du premier mandat d'Anne Hidalgo. Les écologistes n'hésitent pas à faire alliance avec l'opposition de droite pour tenter d'empêcher leur réalisation, comme ce fut le cas pour la Tour Triangle (XVe arrondissement) ou le futur bâtiment de la gare d'Austerlitz (XIIIe).

 

"Une aberration écologique"

 

 

Pour le conseiller EELV Emile Meunier, les tours de hauteur sont "une aberration écologique". "La ville de demain ne pourra plus être densifiée comme elle a pu l'être jusqu'à présent", a-t-il déclaré à l'AFP. L'élu avait fait voter un amendement contre le projet de la tour de 100 mètres en octobre dernier. L'amendement avait ainsi activé une clause résolutoire de l'acte de vente des parcelles.

 

Les socialistes et communistes, favorables au projet, "ont compris que si ça bloquait pour une, ça bloquerait pour toutes", a estimé le conseiller EELV, qui se dit partisan d'une "verticalité raisonnable". Il veut cependant "tourner une page de l'urbanisme Missika", du nom de l'ex-adjoint à l'urbanisme qui avait lancé ces projets contestés dans la capitale.

actionclactionfp