Un million de kilomètres de voiries vont être scrutés par le tout nouvel Observatoire national de la route. Cette structure permettra des échanges entre l'Etat, les collectivités et les usagers de ces infrastructures qui assurent près de 90 % des déplacements des personnes ou marchandises.
Le réseau routier français, très dense, dispose aujourd'hui d'un nouvel outil, "l'Observatoire national des routes", créé à l'initiative du secrétariat d'Etat aux Transports. Cette structure, qui réunit les gestionnaires routiers, l'Etat, les collectivités et les professions routières, aura deux missions principales : favoriser le partage des connaissances pour évaluer l'efficacité des politiques techniques de gestion des réseaux, et objectiver l'état de ces réseaux afin d'éclairer les décideurs et optimiser leur efficacité. Le secrétariat d'Etat souligne : "A l'instar de ce qui s'est produit aux Etats-Unis et en Allemagne, avec des conséquences qui peuvent peser lourdement et longuement sur la compétitivité économique, on constate depuis plusieurs années une dégradation des réseaux routiers français en moyenne. Elle concerne les chaussées, les équipements de la route, les ouvrages d'art…". L'Etat souhaite donc anticiper les dépenses de réparation et mieux cerner la résilience du réseau.
Transparence et partage des données
Les travaux de cet observatoire seront animés par l'Institut des routes, des rues et des infrastructures pour la mobilité (Iddrim) "qui représente l'ensemble des acteurs de la route", selon le secrétariat d'Etat. Parmi les signataires figurent l'Etat, responsable du réseau routier national, l'Assemblée des départements de France (ADF), qui présente des compétences en matière de routes départementales et d'ingénierie territoriale, l'Assemblée des collectivités de France (AdCF), qui représente les groupements de communes elles-mêmes gestionnaires de voiries, l'Union des syndicats de l'industrie routière française (Usirf) et le Syndicat national des entrepreneurs spécialistes de travaux de réparation et de renforcement des structures (STRRES), des spécialistes des ouvrages d'arts. Au niveau technique, l'observatoire bénéficiera du soutien du Centre d'études et d'expertise sur les risques, l'environnement, la mobilité et l'aménagement (Cerema) et de l'Institut français des sciences et technologies des transports, de l'aménagement et des réseaux (Ifsttar), deux organismes scientifiques.
En parallèle, Alain Vidalies, le secrétaire d'Etat aux Transports, a annoncé la mise en place d'une base de données sur le réseau routier national, munie d'un portail unique. Elle sera destinée à "informer en toute transparence les décideurs et les citoyens sur l'état du patrimoine, l'activité du réseau et l'utilisation des deniers publics". Il est prévu que la plupart des données statiques (consistance du réseau, état, activité des gestionnaires et dépenses d'entretien) soient publiées au 1er septembre 2016, et qu'elles soient complétées un an plus tard par l'intégration de données plus dynamiques (trafic en temps réel, accidents, travaux, fermetures de voies, vitesses). Du "big data" mis à disposition gratuitement pour permettre aux acteurs du numérique de proposer de nouveaux services aux usagers. Le secrétaire d'Etat déclare : "Avec l'ouverture des données sur le réseau national, la route prendra ainsi toute sa part dans la révolution numérique".
Le réseau routier français en 2015 :
Très dense, le réseau routier national comprend 10.000 km d'autoroutes (dont 9.000 km en concession), 380.000 km de routes départementales et 660.000 km de voiries communales et intercommunales. Il comprend en outre 250.000 ouvrages d'arts dont 240 d'une portée supérieure à 100 mètres. Selon le secrétariat d'Etat, "ce réseau est un facteur déterminant de l'attractivité et de la compétitivité du pays". Le patrimoine est estimé à 2.000 milliards d'euros.