Le tribunal correctionnel de Bobigny a requis quatre ans de prison à l'encontre d'un entrepreneur du BTP pour extorsion, blanchiment et abus de biens sociaux. Il est soupçonné d'avoir fait régner la terreur pour obtenir des marchés.
Le tribunal correctionnel de Bobigny (93) jugeait lundi le gérant d'une entreprise de BTP, AFI, pour extorsion, blanchiment et abus de biens sociaux.
Quatre ans de prison dont un an avec sursis ont été requis lundi à Bobigny : "C'est vrai, j'ai dépassé un peu les limites (...) J'ai peut-être une façon de parler qui est un peu agressive", a convenu le prévenu, qui dit n'avoir jamais été violent physiquement.
Celui-ci est soupçonné d'avoir fait régner la terreur pour décrocher des marchés dans la cité des Beaudottes, à Sevran (Seine-Saint-Denis). Un système qui aurait duré deux ans et demi et porterait sur des travaux et petites réparations dans les HLM, ceux du bailleur Immobilière 3F. Ce dernier étant le seul à avoir porté la charge lors du procès.
Selon l'enquête menée par la police judiciaire du département, le gérant détenait le monopole des travaux. Il aurait pour cela donné des enveloppes à des gardiens d'immeuble, et fait subir des pressions à des entreprises concurrentes. "Des jeunes de la cité n'hésitaient pas non plus à faire usage de la force, n'hésitant pas une fois à sortir une arme de poing, quand des prestataires extérieurs s'aventuraient sur le "territoire" de l'entreprise de construction et de travaux", détaille l'AFP.
Enfin, l'entrepreneur aurait profité de la carte bancaire de la société pour se payer des matchs de foot, de l'électroménager, des locations de voitures de luxe, ou encore un voyage à Dubaï. Sur ce dernier point, l'entrepreneur, qui a déjà fait 15 mois de détention provisoire, a reconnu les faits d'abus de bien social et de blanchiment.
Outre les quatre ans de prison, le parquet a requis à son encontre 20.000 euros d'amende, l'interdiction de gérer une entreprise en bâtiment et celle de se rendre à Sevran, pendant 5 ans.
Le jugement devait être rendu dans la soirée.
Un entrepreneur du bâtiment qui voulait s'arroger par les menaces et la corruption un monopole sur les menus travaux dans la cité des Beaudottes, une des plus sensibles de Seine-Saint-Denis, a été condamné lundi à 14 mois de prison ferme.
Cet entrepreneur de 31 ans a été déclaré coupable d'extorsion à l'encontre d'i3F, un des premiers bailleurs sociaux de France, et de corruption active de ses gardiens, par le tribunal correctionnel de Bobigny. Il n'a plus le droit de se rendre à Sevran et devra verser 70.000 euros à i3F.