Pour stopper les véhicules-béliers et sécuriser temporairement des périmètres, la société Blocstop a développé une gamme de blocs béton au design soigné. Ils intègrent diverses fonctions de signalétique et de communication. Entretien avec l'inventeur du système et dirigeant de l'entreprise, Abdel Feghoul.
Les événements de la Promenade des Anglais ont laissé des séquelles dans toute la société française. Et Abdel Feghoul, le fondateur de Blocstop, ne fait pas exception à la règle. Dès le mois d'août 2016, il s'est attelé à créer des produits adaptés à la sécurisation de périmètres face à la menace des véhicules béliers, au-delà de la simple barrière métallique. "Ce qui diffère des autres blocs, c'est que derrière cette conception, il y a une idée : allier esthétique et sécurité, car l'aspect visuel est très important", nous confie le chef d'entreprise.
Les blocs de béton adoptent donc une forme particulière, plus travaillée, aux angles biseautés. "La forme n'est pas anodine", poursuit Abdel Feghoul. "La conception est spécifique, avec une note de calcul. Le béton est fibré, pour une meilleure résistance". Quatre modèles coexistent, d'un poids variant de 900 kilos à 2 tonnes, pour répondre aux différentes contraintes d'espace et de pression au sol. Capables de stopper un véhicule lancé à vive allure, les blocs intègrent de nombreuses autres fonctionnalités. D'abord un système d'ancrage Artéon, le seul qui soit recommandé pour du levage. Ensuite, des crochets de tirage pour barrières Vauban qui permettent de les sécuriser. Un système de galet-guide permet même à un vigile ou un membre des forces de l'ordre de faire coulisser la barrière dans le cas d'un contrôle des accès par filtrage. "Il reste derrière le dispositif de protection et la pénibilité de manipulation des barrières est réduite", nous précise le p-dg de Blocstop.
Support de signalétique, de palissade ou d'armoire de comptage
Outre leur fonction d'obstacles anti-franchissement, les blocs peuvent également adopter d'autres rôles, comme celui de support pour des mâts ou des éclairages. Par l'ajout d'une jambe de force reposant sur un système d'équerres, il est aussi possible de s'en servir comme fixation pour des clôtures de chantier pleines, sans avoir besoin de creuser et de recourir à de la maçonnerie. Autre option, celle de personnaliser les blocs et de les transformer en support de communication ou de publicité. "Tous les blocs sont peints, sont livrés propres, et sont équipés d'une plaque réfléchissante. Il est également possible de les équiper d'un spot photovoltaïque qui éclaire le volume du bloc à la nuit tombée grâce à l'énergie tranquillement emmagasinée en journée", nous raconte le dirigeant qui, avant de se tourner vers la production de modules en béton, réalisait des installations électriques provisoires sur les chantiers.
à lire aussi
"Justement, il est également possible d'intégrer, dans certains blocs creusés, des armoires de comptage électrique reliées à un transformateur EDF", ajoute-t-il. "Grâce à une réservation à l'intérieur, le bloc devient tout en un !". La société précise proposer ses blocs à la vente ou à la location, avec transport, mise en place et enlèvement. Des modules qui sont, pour l'heure, réalisés par l'entreprise elle-même, à raison de 85 unités par semaine. "Nous sommes à la recherche d'investisseurs pour pouvoir changer d'échelle et multiplier par deux cette production, en montant d'autres unités placées stratégiquement sur le territoire", conclut Abdel Feghoul. Car si Blocstop séduit de plus en plus de municipalités et d'organisateurs d'événements, en région Nouvelle Aquitaine et bien au-delà, jusqu'à Cannes pour le festival du film ou Dunkerque et Valenciennes, les coûts de transport de blocs de béton à travers tout le territoire deviennent difficiles à justifier. L'entreprise précise d'ailleurs travailler sur un projet d'insertion dans le département du Nord.