L'Etat néglige son réseau de routes. Partant de ce constat, l'association TDIE, affiliée à la Fédération des travaux publics, entend mener un audit sur l'état de celui-ci et enrayer sa dégradation.

L'association Transport Développement Intermodalité Environnement (TDIE), qui regroupe des élus et des professionnels du transport, a décidé de mener une étude sur l'état du réseau routier national, pointant du doigt la négligence de son propriétaire, l'Etat.

 

L'état des routes en France s'est dégradé, c'est un fait. Densité du trafic, intempéries - surtout suite aux deux rudes hivers 2009 et 2010 - et manque d'entretien sont les principales causes du mauvais état des axes routiers nationaux non concédés. Car c'est bien le linéaire sous la responsabilité de l'Etat qui est mis en cause par TDIE. « Ce n'est pas très raisonnable de passer sous silence la question du réseau routier qui assure 90% du fret et une bonne partie des déplacements des personnes dans ce pays », s'est indigné Philippe Duron, co-président de l'Association et député-maire PS de Caen. TDIE va donc se pencher sur la gestion patrimoniale par l'Etat de son réseau routier et des ouvrages d'art (ponts) qui y sont inclus.

 

250 M€ pour maintenir le réseau en état correct
Alors qu'un audit du réseau ferroviaire a été lancé récemment, que le réseau fluvial est également bien cadré, aucun chiffre ne permet de jauger de l'état du réseau routier. En outre, pour des raisons de sécurité routière et de dégradations constatées sur le terrain, TDIE estime indispensable que des actions soient menées pour conserver et maintenir un réseau en bon état. Il faudrait, selon TDIE, une enveloppe de 250 millions d'euros cette année pour revenir à un réseau à l'état moyen - sans parler de modernisation ni de développement - et environ 230 M€ en année ordinaire pour le maintenir et l'entretenir. A ce jour, il se pourrait que le budget soit en dessous de la moitié de cette enveloppe…

 

Encore faut-il que l'Etat, dont ce n'est a priori pas la priorité, ne se trompe pas de débat. « Il ne s'agit pas de développer le réseau, mais bien de veiller à sa gestion patrimoniale », insiste Olivier Deleu, Délégué général de TDIE. L'étude, qui serait publiée pour la rentrée de septembre 2011, se place dans la continuité du Schéma national des infrastructures de transport (Snit). « La route est politiquement incorrecte » à l'heure du Grenelle de l'environnement, a estimé l'autre co-président de l'association, Louis Nègre. En effet, comment concilier le développement de transports doux et écologiques - comme le souhaite l'Etat - avec des routes inadéquates ?

 


Quelques chiffres

 

- 12.800 km : linéaire du réseau routier national non concédé - donc sous la responsabilité de l'Etat - après transfert aux départements d'environ 1.800 km de routes nationales en application de la loi du 13 août 2004. Il se compose de plus de 2.600 km d'autoroutes gratuites et de plus de 10.000 km de routes nationales, et représente environ 1.2% du réseau total.

 

- 8.500 km : linéaire du réseau routier concédé par l'Etat, géré et entretenu par les titulaires de concessions. Représente 0.8% du total du réseau.

 

- Le réseau routier national représente 2% du linéaire routier total, mais 25% du trafic routier total et même 50% de la circulation des poids-lourds.

 

Source : TDIE

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