TRANSITION. Après 9 mois de travail, élus de la Communauté urbaine d'Arras (Pas-de-Calais) et services de l'Etat, ont signé ce jeudi 11 octobre 2018, le premier contrat de transition écologique. Il s'agit de l'application pratique, à l'échelle du territoire, de la politique environnementale française. D'autres devraient suivre.
Le tout premier Contrat de transition écologique (CTE) a été signé, ce jeudi 11 octobre 2018, entre l'Etat et la communauté urbaine d'Arras. Sébastien Lecornu, secrétaire d'état auprès du ministre de la Transition écologique et solidaire, déclare : "Ce Contrat de transition écologique valide une démarche entamée de longue date par Philippe Rapeneau (décédé en septembre 2018, NdlR) qui a cru très tôt dans la capacité de transition écologique de transformer son territoire (…) L'Etat a souhaité que l'ensemble des acteurs s'engagent sur des objectifs quantifiés sur la période du contrat". Selon ses propres mots, le CTE signé dans le département du Pas-de-Calais serait "exemplaire" puisqu'il couvre une quarantaine d'actions et qu'il pourrait s'élargir ultérieurement à une centaine.
La communauté urbaine d'Arras s'était en effet engagée depuis le 11 janvier 2018, dans cette initiative, portée par l'Etat, la région ainsi que l'Ademe et la Caisse des dépôts et consignations. Sur le territoire, les acteurs locaux entendent faire émerger différents projets issus d'entreprises privées : création d'un techno-centre Veolia pour la méthanisation, installation d'une station GNV par Total et conversion de la flotte de bus et de bennes à ordures ménagères à ce carburant, développement d'un méthaniseur pour Haägen Dasz ou encore d'un réseau de chaleur partagé entre EDF, GRDF, Enedis, Dalkia et Kéolis. Les associations de consommateurs ou de défense de l'environnement, de leur côté, seront associées à des actions de sensibilisation afin de parvenir à réduire de 40 % les consommations d'énergie d'ici à 2050, tout en multipliant par 10 la production d'énergies renouvelables. Sur la durée du contrat, il est ainsi prévu que les économies d'énergie s'élèvent à 42 GWh/an et que l'autoproduction électrique parvienne à 47 GWh/an. Environ 30.000 tonnes d'émissions de CO2 seront ainsi évitées chaque année. Plus de 130 emplois verts devraient être créés. Les investissements mobilisés dans la communauté urbaine s'élèveront à 48 M€ sur 4 ans.
Au moins une douzaine d'autres CTE en préparation dans tout l'Hexagone
En dehors d'Arras, cinq autres territoires français sont également engagés dans la démarche des CTE et devraient finaliser la signature d'ici à la fin de l'année : le département de la Corrèze, la Cleantech Valley (Gard), les communautés de communes du Châtillonnais et du Montbardois (Côte d'Or) et le Territoire de l'Ouest (La Réunion). Ils seront rejoints au printemps 2019 par quatre autres territoires : l'Avesnois (Nord), le Briançonnais (Hautes-Alpes), le pays grassois (Alpes-Maritimes) et le département de Guyane. Enfin, d'autres zones où sont programmés l'arrêt des centrales à charbon (EDF à Gardanne et au Havre, et Uniper à Saint-Avold et Cordemais) participeront au programme comme la Métropole Aix-Marseille-Provence, la communauté havraise (Seine-Maritime), celle de Saint-Avold (Moselle) ou celle de l'agglomération nazairienne (Loire-Atlantique).
Le ministre de la Transition écologique conclut : "Les CTE sont la déclinaison, à l'échelle de nos territoires, de l'ambition écologique de la France sur la scène internationale et à l'échelle nationale. Ils permettent de mettre en œuvre des actions concrètes sur un territoire en associant les entreprises privées et les collectivités locales. Le plan d'action proposé par la communauté urbaine d'Arras est la preuve que des acteurs locaux peuvent avoir une réponse partagée et concrète à l'enjeu que constitue le dérèglement climatique".