Les ministres de l'environnement des 27 pays de l'Union européenne sont réunis au Luxembourg afin de trouver des compromis sur le paquet climatique. Ils devront trouver un accord avant décembre si l'Europe veut parler d'une seule voix lors des négociations internationale qui se tiendront à la fin de l'année.
Le grand marchandage européen pour enrayer le changement climatique s'est ouvert lundi au Luxembourg. Les 27 sont réunis afin de se mettre d'accord sur les modifications à apporter au paquet climat qui, en état «ne nous convient pas. Il est insupportable. Il a besoin de changements profonds», a déclaré la ministre italienne de l'Environnement, Stefania Prestigiacomo.
L'UE, qui s'est fixé pour objectif de réduire de 20% ses émissions de gaz à effet de serre, d'économiser 20% d'énergie et d'utiliser à 20% les énergies renouvelables à l'horizon 2020, doit trouver un accord avant décembre, date des négociations internationales sur le climat. La mesure à l'origine de nombreux désaccords entre les pays membres est la proposition de mettre aux enchères ses «droits à polluer», chaque tonne de CO2 émise par l'industrie lourde, à partir du 1er janvier 2013. Les fonds recueillis seraient ensuite consacrés à la transition vers une énergie propre. Actuellement, l'industrie lourde concentre 40% des 2,2 milliards de tonnes de CO2 émises annuellement par l'Union européenne.
Désaccords
Mais plusieurs pays, comme la Pologne, la République Tchèque, l'Estonie, la Lituanie et l'Italie, demandent des dérogations. La Pologne a notamment fait savoir qu'elle voulait une mise aux enchères progressives des quotas de CO2 émis par l'industrie lourde, notamment afin de ménager sa production d'électricité assurée actuellement à 90% par le charbon. La semaine dernière, le ministre des Affaires étrangères polonais, Radoslaw Sikorski, a même menacé de mettre son veto au Plan climat si l'UE tentait d'imposer un accord d'ici à l'ouverture du sommet de l'UE à Bruxelles, fin décembre.
En outre, l'Allemagne et l'Autriche exigent que certains secteurs industriels «énergivores» tels que le verre et le béton ne soient soumis au système des enchères que pour 20% de leurs émissions.