Trois grandes entreprises de BTP devant les prud'hommes pour travail dissimulé

Justice — Illustration justice © istock AndreyPopov

TRAVAIL ILLEGAL. Le 12 octobre 2023, une audience devant le conseil des prud'hommes de Bobigny opposera dix ouvriers ayant travaillé sur des chantiers en lien avec les Jeux olympiques et paralympiques à trois grands groupes de BTP et huit sous-traitants.

En juin 2023, on apprenait que dix ouvriers avaient saisi le conseil des prud'hommes de Bobigny. Ces travailleurs, essentiellement venus du Mali, expliquaient avoir travaillé sur des chantiers liés aux Jeux olympiques et paralympiques de Paris, dont le village olympique (mais dont la Solideo n'est pas maître d'ouvrage, NDLR). Ils étaient alors en situation irrégulière. Ils dénoncent leur "exploitation" sur ces chantiers, l'absence de contrat de travail et de fiche de paie.

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Trois grands groupes du BTP sont assignés dans ces dossiers, Eiffage, Spie Batignolles et GCC, ainsi que huit sous-traitants. Initialement cité, le groupe Vinci a de son côté été mis hors de cause.
L'audience devant un bureau de jugement du conseil des prud'hommes de Bobigny se déroulera le 12 octobre 2023. Les travailleurs, désormais régularisés, veulent faire reconnaître leur travail et la "responsabilité" des grands groupes du BTP qui ont recours à la sous-traitance sur ces sites, indique Richard Bloch, le défenseur syndical de la CGT qui doit plaider les dossiers.

Outre les arriérés de salaires et le recouvrement des cotisations sociales, ils espèrent ainsi obtenir la condamnation des trois grandes entreprises pour "travail dissimulé". En tant que donneuses d'ordre des sous-traitants, elles "ont la responsabilité de ce qu'il se passe sur leurs chantiers", insiste le représentant syndical, pour qui le fait que "les géants du bâtiment externalisent leur main d'œuvre de premier niveau ouvre la porte à ces entreprises qui elles-mêmes exploitent des sans-papiers".