TRAVAIL ILLÉGAL. Les travaux ont été suspendus et le marché résilié. L'inspection du travail aurait découvert de moins d'une dizaine de travailleurs non déclarés.
Suite de l'affaire sur les suspicions de présence de travailleurs sans-papiers sur un chantier des Jeux olympiques de Paris-2024. La Solideo (société de livraison des ouvrages olympiques) a annoncé le 20 juin 2022 avoir porté plainte et résilié le marché confié à l'entreprise concernée. Les faits de travail illégal ont été repérés à l'occasion d'un contrôle surprise de l'Inspection du travail, le 9 juin dernier, sur l'un des chantiers connexes au village des athlètes, à Saint-Denis. "Nous avons été mis au courant le 16 juin et les faits apparaissent suffisamment étayés et graves", a informé le directeur général de la Solideo Nicolas Ferrand à l'AFP.
Une source proche de l'entreprise affirme qu'il s'agirait "de moins d'une dizaine de travailleurs non déclarés". "J'ai donc suspendu les travaux, résilié le marché de l'entreprise en question et porté plainte", a continué Nicolas Ferrand. Il a assuré que cet incident allait entraîner "un retard de plusieurs semaines" dans les travaux. "Mais le respect du droit est plus important. Et nous allons bien évidemment rattraper ce retard", a-t-il ajouté. "Le message envoyé est un message fort. Ce n'est pas rien de résilier un marché. Et cela démontre que les contrôles fonctionnent", a déclaré à l'AFP la source proche de l'entreprise.
La Solideo condamne ces pratiques
Une dizaine de travailleurs sans-papiers avaient été recensés en mars 2022 lors d'un autre contrôle de l'inspection du travail sur le chantier du village des athlètes. Ce qui avait mené à ouvrir une enquête suite à un signalement de la CGT. Cette dernière avait aussi prévenu Bernard Thibault, ex-secrétaire général de ce syndicat, qui siège au conseil d'administration de la Solideo.
Contactée mi-juin par Batiactu, la société avait déclaré "ne pas avoir été notifiée" de l'emploi des sans-papiers, "n'étant pas l'employeur des personnes concernées", et avait assuré condamner "avec la plus extrême fermeté les pratiques dénoncées, contraires au droit du travail et aux engagements pris avec l'ensemble des maîtres d'ouvrage sous convention avec la Solideo".
Cette dernière, en charge de construire et de rénover des ouvrages pour les Jeux qui seront organisés durant l'été 2024, doit délivrer l'ensemble des ouvrages le 31 décembre 2023 au plus tard. Depuis le commencement des travaux, plus d'une centaine de contrôles ont été opérés.
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