PAROLE DE LECTEURS. Faut-il créer un nouveau contrat pour lutter contre les litiges en matière de travaux ? La question vous a interpellés et vous avez été nombreux à réagir. Pour ou contre, voici votre point de vue.
A l'issue de son enquête sur les litiges en matière de travaux, la CLCV a émis une série de propositions dont celle de créer un nouveau type de contrat pour protéger davantage les consommateurs (lire notre article). Une mesure à laquelle Patrick Liébus, président de la Capeb, est opposé, craignant que cela ne soit notamment une charge de travail supplémentaire. Et vous avez été nombreux à livrer votre point de vue sur la question. Francis Le Bris s'interroge : "Qu'est-ce qu'on vend au client ? Un travail ou de l'administratif ?". Une nouvelle tâche administrative va alourdir ses journées. Il ironise : "il faudra une demi-journée pour faire le boulot et une journée pour le reste. Pas belle la vie ?".
Les pour et les contre
Vous êtes plusieurs à rappeler, comme l'a fait le président de la Capeb, qu'il existe déjà des documents précisant les différentes modalités du projet. "Les devis des artisans honnêtes et qualifiés sont largement assez explicites", écrit Frédéric Fontaine. Et Jean-Michel Rineau ajoute que "bien entendu le devis doit être bien détaillé".
A l'inverse, certains d'entre vous voient d'un bon œil la création d'un nouveau contrat. C'est une "idée intéressante", écrit L.G qui estime qu'au moins consommateur comme artisan "seraient protégés et de la même façon."
Les bons et les "mauvais" artisans
Dans vos commentaires, vous pointez aussi du doigt les "mauvais" professionnels et dénoncez parfois le manque de qualification. "La qualité de l'entreprise n'est pas le reflet du devis", fait remarquer Dominique Grivaux. Selon lui, "le problème est dans la possibilité de monter une entreprise du bâtiment sans expérience après une formation minimum et un CAP qui de nos jours n'a pas de valeur".
"Oui, il faut encadrer la profession", réagit Jean-Claude APC2E-Ayrault, qui complète : "il faut remettre un peu d'ordre, dans la manière d'accorder la création d'entreprise ; méfiance devant ceux qui savent tout faire, depuis les fondations jusqu'au ramonage de la cheminée (la camionnette n'a pas assez de surface pour en afficher la liste!)". Pour Loris Moradkhan, "un contrat ne corrige pas les malfaçons". Il faut "arrêter d'enregistrer n'importe qui aux chambres de commerce", écrit-il. Selon lui, il faut avoir un minimum de diplôme pour pouvoir prétendre à la création d'entreprise.
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Vérifier les qualifications
Vous êtes aussi plusieurs à rappeler aux particuliers l'importance de vérifier les qualifications des entreprises avant de signer un contrat. "Si les clients n'allaient pas automatiquement au moins cher mais faisaient un peu plus attention aux compétences, aux garantis que peut offrir un artisan, il y aurait surement moins de problèmes", écrit Valérie Augot. Elle poursuit : "Il faut que le client arrête de prendre le premier venu, il y a des listes d'artisans compétents à leur disposition."Enfin, en tant que consommateur ayant fait appel de nombreuses fois à des professionnels, Serge Mouret raconte : "j'ai constaté que souvent le principal responsable dans la plupart des litiges, c'est le consommateur. En effet, rare sont ceux qui vérifient la solvabilité, les compétences et l'antériorité des professionnels qu'ils font travailler. Tout cela est amplifié par internet et par le fait que de nombreux clients achètent un prix et non une prestation".