La France organisera début mars à Paris une réunion des ministres européens du Travail pour tenter de faire avancer son initiative d'un "socle" des droits sociaux en Europe, a annoncé ce mercredi le Premier ministre, Bernard Cazeneuve, en présence de la commissaire européenne, Marianne Thyssen, chargée de l'Emploi. yssen chargée de l'Emploi.

Après son déplacement à Bruxelles, le 6 février dernier pour réaffirmer sa détermination contre les abus liés au travail détaché, le Premier ministre a annoncé que la France organisera début mars 2017 une réunion des ministres européens du Travail. Avec pour objectif : tenter de faire avancer son initiative d'un "socle" des droits sociaux en Europe. Cette réunion de ministres et de "représentants d'organisations syndicales", visera à "amender, approfondir, enrichir" les propositions françaises et "faire en sorte que le plus large consensus soit possible autour de ces propositions", a indiqué à la sortie du Conseil des ministres le chef du Gouvernement, avant de rencontrer la commissaire européenne Marianne Thyssen, chargée de l'Emploi, des Affaires sociales et de la mobilité des travailleurs.

 

 

"Gagner cette bataille, qui est une bataille de réorientation de l'Europe"

 

Dans la cour de l'Elysée, Bernard Cazeneuve a affiché son voeu de "gagner cette bataille, qui est une bataille de réorientation de l'Europe", en rappelant avoir le soutien du président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker. Concernant le durcissement des règles européennes du travail détaché, le Premier ministre a réitéré devant Marianne Thyssen, son soutien à la proposition de la Commission tendant à réviser la directive de 1996, projet qu'il juge essentiel à un marché intérieur plus juste et équitable. "Pour que la mobilité du travail en Europe soit une véritable opportunité pour les citoyens de tous les Etats membres, il nous faut lutter plus efficacement contre toutes les formes de fraude et de dumping social, a-t-il indiqué. Il est urgent de renforcer les règles de la directive de 1996, dont les lacunes nourrissent la défiance des citoyens à l'égard du marché intérieur et, plus largement, du projet européen."

 

Un salaire minimum européen refait surface

 

 

Le Premier ministre a notamment rappelé son soutien à l'idée d'un salaire minimum européen, évoquée récemment par le Président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker. De son côté, Marianne Thyssen a ainsi souligné que : "Depuis le début du mandat de cette Commission, nous avons commencé à poser les bases d'une nouvelle et réelle dimension sociale des politiques de l'Union. Cela doit se poursuivre, dans le cadre d'un partenariat renforcé entre les Etats membres et la Commission européenne".

 

Pour rappel, la directive révisée, proposée en mars 2016 par la Commission européenne s'est heurtée au refus de onze pays européens, dont 10 d'Europe de l'Est, bloquant ainsi le processus. La Commission a finalement décidé en juillet de ne pas tenir compte de ces objections et de de maintenir sa proposition.

actionclactionfp