EXECUTIF. Alors que les "gilets jaunes" ont encore fait entendre leur colère ce week-end, le Gouvernement devrait annoncer ces mardi et mercredi une batterie de mesures pour améliorer les mobilités, développer les infrastructures et réduire l'empreinte environnementale du pays.
Au moment où la révolte sociale des "gilets jaunes" prend de l'ampleur, sur fond de mécontentement généralisé face à l'imposition des carburants, le Gouvernement devrait annoncer cette semaine une batterie de mesures pour tenter d'apaiser les tensions. Il y aura déjà le projet de loi d'orientation des mobilités (LOM), porté par la ministre des Transports Elisabeth Borne, et qui se fixe pour objectif de proposer de nouvelles alternatives face à des infrastructures saturées et des périphéries encore plus marginalisées des centres économiques et commerciaux. C'est d'ailleurs dans le cadre de la LOM que l'exécutif avait sérieusement envisagé la piste des péages urbains : déjà institué dans plusieurs métropoles européennes, ce concept consiste à faire payer une taxe à l'usager transitant par la ville, de manière à l'inciter à utiliser les transports en commun ou les mobilités "douces". Néanmoins, le Gouvernement aurait finalement décidé d'écarter cette proposition du projet de loi ; un refus probablement motivé par la grogne sociale du moment.
Différents scénarios sur les fermetures de réacteurs nucléaires
Parallèlement, le président de la République devrait dévoiler ce mardi 27 novembre la Programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE), dont différents scénarii avaient déjà fuité dans la presse la semaine dernière. Cette feuille de route gouvernementale doit indiquer les objectifs que la France se fixe pour satisfaire sa consommation énergétique sur les 10 prochaines années, et les moyens qu'elle s'alloue pour les atteindre. D'après les pistes qui ont déjà été évoquées par nos confrères de l'AFP, le nucléaire pourrait voir sa part diminuer, au profit d'une montée en puissance des énergies renouvelables. Ceci dit, même dans l'hypothèse "haute", le nombre de fermetures de réacteurs resterait encore "timide" au vu de la prépondérance des centrales nucléaires : on parle dans ce cas de figure de 12 réacteurs mis à l'arrêt. Pour rappel, la production énergétique de l'Hexagone repose encore largement sur l'atome - à hauteur de 75% - tandis que les énergies renouvelables ne pèsent que pour 16% dans le mix total. Selon le Gouvernement, c'est la date-butoir de 2035 qui a été retenue pour baisser à 50% la part du nucléaire. Les énergies "propres", elles, devraient s'octroyer une part de 40% à l'avenir.
Mise en place d'un Haut conseil pour l'action climatique
Enfin, Emmanuel Macron envisage de lancer ce mercredi 28 novembre un Haut conseil pour l'action climatique, une organisation pilotée par Pascal Canfin, l'actuel directeur du WWF France, une personnalité un temps pressentie pour remplacer Nicolas Hulot à la tête du ministère de la Transition écologique et solidaire. Cette structure aura pour objectif de surveiller et de livrer des avis consultatifs sur la trajectoire environnementale adoptée par les politiques publiques.