La maire de Paris a pris la plume ce jeudi 6 novembre, pour défendre le projet controversé de la tour Triangle dans le 15ème arrondissement de Paris, en invitant les élus de tout bord à "formuler des propositions" pour améliorer le projet. Précisions.
La tour Triangle dans des architectes suisses Herzog et De Meuron n'en finit pas de faire parler d'elle. Loin de faire l'unanimité, elle divise, les 163 conseillers de Paris.
Alors que la réalisation de cet édifice de bureaux prend une tournure politique à quelques jours du vote décisif prévu lors du prochain Conseil de Paris les 17 et 18 novembre, Anne Hidalgo a souhaité prendre la parole. Dans un communiqué, écrit ce jeudi 6 novembre, la maire indique qu'elle "invite (…) les élus de toutes les formations, en particulier de l'opposition, à formuler des propositions pour que nous puissions améliorer encore le projet dans une démarche de réussite collective."
Et de préciser : "J'appelle chacun des élus parisiens à s'engager en responsabilité et je l'espère, en toute liberté. La décision que nous prendrons est essentielle, parce qu'elle marquera le destin de notre ville."
Un préjudice majeur à nos entrepreneurs et à nos professionnels du bâtiment
Pour Anne Hidalgo, "refuser cet investissement majeur reviendrait (…) à porter un préjudice majeur à nos entrepreneurs et à nos professionnels du bâtiment. Ce serait aussi un signal dévastateur envoyé aux investisseurs internationaux et un argument pour ceux qui dénigrent Paris.""Projet majeur pour Paris, pour l'attractivité et le rayonnement de la métropole", le projet "est non seulement écologique, dense, mixte, contemporain, mais il bénéficie aussi d'une architecture remarquable, celle de Jacques Herzog et Pierre de Meuron, Prix Pritzker 2001 ", tente de persuader l'élue parisienne.
La Tour offrira "85.000 m² de bureaux adaptés aux exigences de l'économie du XXIe siècle", mais pas seulement d'après la mairie. "Cette oeuvre rassemble des équipements publics et privés, des espaces partagés, des commerces, un jardin public et des points de vue accessibles à tous", argumente Anne Hidalgo.
Ce nouvel édifice serait également "une formidable occasion d'accompagner le développement du quartier de la porte de Versailles", à l'heure où le Parc des expositions connaît une "rénovation complète", plaide encore Anne Hidalgo.
Les pour et les contre
Du côté d'Unibail-Rodamco, Jean-Jacques Lefebvre, directeur général, avait souligné la semaine dernière au Pavillon de l'Arsenal que sa société était "très confiante dans la capacité d'une telle opération à trouver preneurs puisque nous investissons, sur des bureaux en blanc, 550 millions d'euros." Unibail-Rodmaco, prévoit, en effet, la construction de 92.204 m² de surface de plancher dont 84.930 m² de bureaux et 6.650 m² d'espaces accessibles au public.Enfin, le groupe UMP au Conseil de Paris a souligné dans un communiqué le fait qu'"un peu plus de 805.000 m³ de bureaux de seconde main (étaient) libres de toute occupation ainsi que près de 45.000 m³ de surfaces vacantes depuis plus de 4 ans". "Pour la majorité municipale, la priorité n'est manifestement pas le bon sens, mais le béton", ajoute-t-elle.
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"Je ne comprendrais pas que la droite parisienne vote contre ce projet", avait indiqué l'architecte suisse Jacques Herzog, lors de la conférence inaugurale de l'exposition "Triangle" au Pavillon de l'Arsenal. Désormais, il faudra patienter jusqu'à la délibération du conseil de Paris (17-18 novembre).
Medef Paris et FFB du Grand Paris main dans la main pour soutenir le projet
Par ailleurs, dans la foulée de la Fédération française du bâtiment Grand Paris mardi dernier, le Medef Paris vient d'apporter son soutien à la construction de la tour Triangle: "Paris a besoin de pôles économiques forts. La Tour Triangle en crée un." Il estime qu'"après Seine Rive Gauche à l'est et les Batignolles à l'ouest, Paris doit redynamiser au sud-ouest la porte de Versailles dont l'importance est majeure pour l'économie de Paris, s'ouvrant vers le nouveau quartier d'affaires d'Issy-les-Moulineaux".