Il est rapide, il est propre, il roule pendant 800 km. Mais surtout, il est beau comme un camion. Tesla vient de dévoiler sa vision du transport routier du 21e siècle : le Semi. Les caractéristiques très prometteuses de ce tracteur pourraient révolutionner le monde des camionneurs.
Adieu le Diesel et les gros pots d'échappement. Au revoir les boîtes de vitesses aux multiples rapports. Les camionneurs vont également devoir se convertir à l'électrique. C'est en tout cas le sentiment d'Elon Musk, l'omniprésent fondateur de Tesla, qui vient de présenter en grande pompe son Semi, le camion du futur. En toute modestie, la firme américaine clame : "C'est le camion le plus sûr et le plus confortable ayant jamais roulé". Et les chiffres avancés semblent extraordinaires.
Grâce à ses quatre moteurs électriques, situés sur les essieux arrière de la cabine, l'engin chargé (36 tonnes) accélère presque comme une berline, de 0 à 100 km/h en 20 secondes. Même en grimpant une pente de 5 % avec tout son chargement, le Semi parviendrait à friser les 105 km/h. Quant à son autonomie, elle serait de 800 km sur un plein d'électrons, soit une consommation de moins de 1,25 kWh/km. Elon Musk affirme : "Comme 80 % des trajets font moins de 400 km, cela signifie qu'on peut aller à destination et en revenir sans recharger". Son secret ? Son aérodynamique particulièrement soignée, qui lui donne des airs de train à grande vitesse, avec un nez plongeant, des flancs lisses et des roues carénées. "Nous l'avons conçu comme une balle de fusil", a déclaré le pdg de Tesla lors de la soirée organisée à Hawthorne (Californie).
Des véhicules plus sûrs ?
Autre révolution pour les camionneurs, le régulateur classique se mue en véritable pilote automatique, qui améliorerait la sécurité en prévenant les collisions. Côté sécurité, la marque américaine vante la position de conduite au centre de la cabine, offrant une meilleure vision, et l'abaissement du centre de gravité grâce à l'absence de gros moteur thermique qui empêche le camion de se renverser. Question coût, Tesla ne donne pas de prix ferme, mais préfère argumenter sur les économies de fonctionnement : la facture serait divisée par deux par rapport à un camion Diesel classique en termes de carburant et de maintenance. Le temps de retour sur investissement serait de deux ans.
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La production est prévue pour démarrer à la fin de 2019, les premiers exemplaires débarquant sur les routes en 2020. Le Semi devrait rencontrer une certaine concurrence, puisque d'autres constructeurs de poids lourds travaillent sur des machines fonctionnant à l'électricité ou à l'hydrogène. Le développement de ce fret "propre" (sans empreinte écologique sur la route), potentiellement alimentée par de l'énergie renouvelable (éolien et photovoltaïque), dépendra notamment du déploiement de bornes de recharge rapides sur tout le continent européen. Pour l'heure, seuls 1.000 superchargeurs Tesla sont installés dans le monde, près des concessions de la marque. Le camion pourra, bien évidemment, se brancher sur d'autres bornes de recharge, dont la vitesse sera moins élevée.