Après une année de recul, les taux des crédits immobiliers se sont finalement retendus en décembre. Mais cette remontée n'a été "ni rapide, ni très forte", comme le soulignent L'Observatoire Crédit Logement et CSA qui viennent de publier le baromètre du 4e trimestre 2016. Détails.
Les tensions qui touchent les marchés obligataires depuis la fin de l'été 2016 n'ont que modérément impacté les taux de crédits immobiliers. Ces derniers se sont "légèrement retendus en décembre à 1,34 % contre 1,31 % en novembre" fait valoir l'Observatoire Crédit Logements - CSA. Sur l'ensemble du trimestre, ils s'établissent à 1,32 %. Les analystes comparent : "La baisse des taux intervenue depuis décembre 2015 (86 points de base) est équivalente à une diminution des prix des logements de -7,5 %". Et même de -24 % si l'on considère cette baisse depuis la fin de 2011. Une baisse qui "a bénéficié à toutes les catégories de prêts, même aux durées les plus longues et pour les prêts des groupes supérieurs de taux". De même, l'évolution des taux à la baisse a été constatée sur tous les marchés, qu'il s'agisse du neuf (1,39 % en décembre 2016), de l'ancien (1,35 %) ou des travaux (1,28 %).
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Au quatrième trimestre de l'an passé, la durée moyenne des prêts accordés était de 214 mois. L'Observatoire explique : "Depuis l'été 2015, les durées se maintiennent à un niveau élevé et elles se sont rallongées au cours de ce 4e trimestre. Aussi, la demande peut pleinement tirer avantage de la forte baisse des taux des crédits observée en 2016". Pour les prêts à l'accession, la situation actuelle permet "à une forte demande de ménages, jeunes ou modestes, de réaliser ses projets (…) sans risque majeur".
Un coût relatif qui dépasse maintenant les 4 ans
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Du côté de l'activité du marché des crédits, il a retrouvé sa vigueur à la rentrée de septembre. "D'ailleurs en décembre, l'activité progresse à un rythme exceptionnellement élevé, alors qu'habituellement elle se replie (souvent assez vite), annonçant l'endormissement de la demande pour l'hiver", soulignent les analystes. Le coût relatif des opérations par emprunt a poursuivi sa hausse pour les ménages avec +4,6 % en 2016 après +1,9 % en 2015 : il s'établit à 4,03 années de revenus (contre 3,8 à la fin de 2015). Il est "à son niveau le plus élevé depuis le début des années 2000", remarquent les experts, qui font valoir que les revenus des ménages réalisant ces opérations progressent lentement (seulement +0,6 % en 2016 et +1,1 % en 2015). Une évolution qui serait logique dans un contexte de reprise.
Dans le même temps, le niveau d'apport personnel semble stabilisé, après trois années de baisse prononcée (-1,6 % en 2016 et -5,7 % en 2015). "Aussi, grâce à des conditions de crédit excellentes, l'indicateur de solvabilité de la demande se maintient à haut niveau, en dépit de la remontée du coût des opérations réalisées", explique l'Observatoire qui précise qu'il se situe à un de ses niveaux les plus élevés depuis quinze ans.