A la suite de la suspension par le Conseil d'Etat de l'arrêté de gel des prix du gaz, le Gouvernement se trouve pris entre deux feux : l'obligation d'appliquer une hausse des tarifs tout en préservant les particuliers, le tout en pleine période pré-électorale... Après plusieurs pré-annonces ministérielles, François Baroin a confirmé samedi une hausse en janvier de 4 à 5%. Certains annoncent 4,3%.
Finalement, la hausse devrait être comprise entre 4 et 5%. Le ministre de l'Economie l'a confirmée à nos confrères du 20h de France 2 ce samedi. "Comme le Premier ministre l'a dit", la hausse sera "en dessous de 5%, nous travaillons sur cette base-là", a-t-il déclaré avant de préciser qu'elle serait "entre 4 et 5%". Il est essentiel, a-t-il ajouté, de "protéger le pouvoir d'achat" des Français avec une hausse pas "trop importante même si elle est inéluctable", compte tenu du renchérissement des matières premières.
A avoir voulu contourner la difficulté en gelant les tarifs, le Gouvernement se retrouve désormais contraint à résoudre un véritable casse-tête ! Appliquer la formule de calcul initiale reviendrait à une hausse de près de 10% totalement inenvisageable, sachant que les associations de consommateurs tirent déjà à boulets rouges sur une telle velléité.
Un casse-tête
Les ministres concernés ont donc employé leur semaine à allumer des contrefeux. Dès le lendemain de la décision du Conseil d'Etat, le Premier ministre s'engageait d'ailleurs sur une hausse inférieure à 5%. Mercredi, Valérie Pécresse, ministre du budget, précisait que la hausse "sera la plus faible possible". La même ajoutant au "Grand Rendez-vous - Europe 1 - le Parisien-iTélé" qu'il est sûr et certain que la règle actuelle va évoluer : "Nous avons une règle juridique qui aurait conduit à augmenter les prix du gaz entre 8 et 10%. Le gouvernement ne veut pas de cette hausse, il veut modérer la facture énergétique des Français". Le Figaro avançant dès vendredi une hausse de 4,3%, Eric Besson, ministre de l'Industrie, a de son côté qualifié la fourchette comprise entre 4 et 4,5% de "plausible" ce dimanche, interrogé lors du Forum de Radio J.
Des négociations serrées
Et pour faire avaler la pilule aux Français, il est toujours possible de faire augmenter le nombre de ménages bénéficiant des tarifs sociaux, comme il avait déjà été question... Les négociations vont en tout cas bon train. Ce qu'il y a de sûr, c'est que la règle de calcul applicable devra être dès à présent changée comme l'enjoint la CRE - pour que le Gouvernement puisse s'en tenir à cette hausse inférieure à 5%.
Soumise à l'arbitrage du Premier ministre, la décision finale devrait être connue dans les jours qui viennent...