La CRE et la ministre de l'Ecologie et de l'Energie ont annoncé que les tarifs réglementés du gaz allaient baisser de 0,5 % en février. Ils avaient augmenté de 2,4 % le 1er janvier… GDF répercute en fait l'évolution du coût d'approvisionnement qui s'est amoindri. Mais cette baisse sera-t-elle durable ?
Au mois de décembre, Delphine Batho, ministre de l'Ecologie et de l'Energie, annonçait une hausse sensible des tarifs du gaz au 1er janvier 2013 : +2,4 %. Cette hausse s'expliquait alors par un ajustement tarifaire demandé par le Conseil d'Etat, qui recommandait même une hausse encore plus significative de +4 %. Cependant, la renégociation par GDF Suez de contrats d'approvisionnement et la baisse générale des prix des produits pétroliers avaient permis de compenser cette augmentation. Aujourd'hui, la Commission de régulation de l'énergie (CRE) annonce qu'en répercussion de l'évolution des coûts d'approvisionnement de GDF Suez, "estimée à 0,024 centimes d'euro du kWh" correspond à une baisse moyenne des tarifs de -0,5 %, qui sera appliquée aux parts variables des tarifs.
Une baisse durable ?
Les résultats proviendraient également de la nouvelle méthode de calcul mise en place en décembre. "Sans elle, on aurait enregistré une hausse de 0,15 % des tarifs du gaz", a déclaré la ministre dans les colonnes du Monde. La formule, introduite récemment, sera recalculée tous les ans, au 1er juillet, tandis que les tarifs réglementés seront modifiés sur une base mensuelle, et non plus trimestrielle, de façon à éviter des à-coups trop brusques. De même, le mode de calcul reflète mieux l'évolution des prix du gaz sur les marchés du gros, qui évoluent à la baisse depuis un certain temps.
Toutefois, tout n'est pas terminé sur le front des tarifs. En effet, GDF Suez et d'autres fournisseurs de gaz ont déposé un recours devant le Conseil d'Etat afin de pouvoir facturer à leurs clients le manque à gagner lié au rattrapage qu'ils jugent trop limité pour 2012. Une ardoise que le groupe seul estime à 185 M€. Rappelons qu'en 2012, GDF Suez avait déjà obtenu de facturer le manque à gagner de 290 M€ de façon rétroactive, impactant sur la facture de ses consommateurs se chauffant au gaz d'une quarantaine d'euros supplémentaires. La "régulation tarifaire" de la facture pourrait donc avoisiner les 25 € prochainement.