CHANTIER. Les travaux d'extension et de surélévation d'un ancien immeuble de bureaux en région parisienne permettront d'héberger des travailleurs migrants. L'objectif est d'offrir une seconde vie à ce site, en préservant son architecture singulière des années 1980.
À Rosny-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis, les anciens bureaux du Centre national d'information routière (CNIR - Bison Futé) vont bientôt devenir une résidence sociale. Les travaux de ce projet lauréat du programme gouvernemental "Engagés pour la qualité du logement de demain" viennent de démarrer. Lancé par les ministères du Logement et de la Culture, il vise à valoriser des projets innovants qui repensent les modes de vie et promeuvent la qualité de logements.
Portée par Batigère Habitats Solidaires et l'agence Canal Architecture, la réhabilitation du CNIR "propose de faire corps avec l'architecture originale de 1986, tout en doublant les surfaces de leur projet sans dénaturer la composition de départ", explique l'Union sociale pour l'habitat d'Île-de-France (Aorif) dans un communiqué.
Doubler la surface
Une surélévation en bois de trois niveaux permettra d'agrandir la surface de 110% (passant ainsi à 5.200 m²) et de créer 169 logements dédiés aux travailleurs migrants. Ces derniers sont actuellement hébergés dans un foyer à quelques rues de là, mais le bâtiment doit être démoli en 2024 car il est jugé trop vétuste. Une moitié sera donc logée sur ce nouveau site, et l'autre vivra dans un nouveau bâtiment, imaginé par le cabinet Croix Marie Bourdon.
Le projet de transformation du CNIR "comporte plusieurs leviers d'innovation et d'expérimentation qui en feront un projet démonstrateur au plan national : la qualité d'usage des logements (T1, T1' et T1 bis), avec un travail d'enquête sociologique et de R&D pour adapter le logement et son ameublement aux usages spécifiques des résidents", précise le communiqué.
Hors-site et biosourcés
La fabrication hors-site de modules et de panneaux en bois sera menée, permettant, d'après le bailleur, de construire en maîtrisant des délais courts. Aussi, cela permet "d'allier construction décarbonée, modularité et déplaçabilité des logements tout en maintenant une qualité forte de construction et d'usage", estime François Cochet, directeur général délégué de Batigère Habitats Solidaires.
Le projet est, ainsi, un "démonstrateur" de plusieurs pratiques : celle de s'engager dans une qualité d'usage en menant un travail d'enquête sociologique pour adapter le logement et l'ameublement aux usages des résidents ; celle de la préfabrication hors site en bois ; de la valorisation du caractère patrimonial du site ; et du réemploi de matériaux. La date de livraison des futurs logements n'a pas encore été communiquée.
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