ETUDE. Les pouvoirs publics viennent de communiquer les chiffres sur l'état du réseau routier national, concédé ou non-concédé. Il en ressort qu'une vingtaine de grands ponts nécessitent des travaux de réparation, dont deux urgemment.
Le Gouvernement, au lendemain de l'effondrement d'une partie du viaduc de Gênes, avait promis d'être transparent sur la situation française. C'est à présent chose faite. Le ministère des Transports vient en effet de publier les chiffres révélant l'état des ponts sur le réseau national (géré directement par l'État ou par les concessionnaires) - il est à noter que ces chiffres ne couvrent donc pas une considérable partie du réseau, celle qui est gérée par les collectivités locales. Et ils ciblent les plus grands ouvrages du segment concerné, soit 164 ponts sur 24.000.
Deux ouvrages nécessitent des interventions urgentes
Les fichiers communiqués par les pouvoirs publics dénombrent parmi les principaux grands ponts, huit ouvrages à risque pour le réseau non-concédé (dont un nécessitant une intervention rapide, le viaduc de Caronte, Martigues, Bouches-du-Rhône), et quinze ouvrages pour le réseau national concédé (dont un cas urgent, celui du viaduc d'Echinghen, dans le Pas-de-Calais), construit en 1998, caisson ouvert béton précontraint).
Sur le réseau concédé, l'état des ponts n'est pas forcément proportionnel à l'ancienneté de leur mise en service. Par exemple, le viaduc de Layon, ouvert en 2002, est déjà classé en catégorie 3 (donc nécessitant des travaux), tout comme le viaduc de la Bresle ouvert en 2005.
L'État procède à trois types d'interventions selon le degré de vieillissement des ouvrages audités : l'entretien courant (interventions non structurelles qui ne nécessitent pas une grande technicité), l'entretien préventif (équipements et éléments de protection ainsi que défauts mineurs de la structure qui ne remettent pas en cause la capacité portante de l'ouvrage) et la réparation des ouvrages d'art (opérations consistant à remettre partiellement ou totalement un ouvrage dans son état de service initial).
Quid des ponts gérés par les collectivités ?
Un système de surveillance et d'intervention qui fait dire au ministère des Transports que "le réseau est sûr en France", nous rapporte l'AFP. "Il est vraiment sous surveillance renforcée!" Les visites d'évaluation des ouvrages ont lieu tous les trois ans, en moyenne, précise aussi l'Agence. Quant aux très nombreux ponts entretenus par les collectivités, Elisabeth Borne a dit être en contact avec elles "pour voir si elles ont bien toutes les ressources pour faire les diagnostics sur ces ouvrages". "Et puis on aura à réfléchir avec elles sur les moyens de remettre en état, le cas échéant, ces ponts", a-t-elle promis.