Le Salon des Maires et des Collectivités locales s'est ouvert ce mardi dans une ambiance électrique. Au programme des temps forts du Congrès des Maires : le débat autour de la réforme territoriale et la taxe professionnelle. Le Premier ministre était attendu en fin de journée.
Nombreux étaient les élus et autres représentants des 36.000 communes de France à l'ouverture du Salon des Maires et des Collectivités locales (SMCL) ce mardi à la Porte de Versailles, à Paris. Au menu, ateliers techniques, conférences, tables rondes rythmeront les 3 jours de l'événement, et ce en présence de personnalités politiques - notamment du Premier ministre, François Fillon, du ministre de l'Intérieur, Brice Hortefeux, ou encore du ministre de la Relance, Patrick Devedjian. Le chef de l'Etat, Nicolas Sarkozy a préféré annuler sa venue et dépêché son chef du gouvernement, mais a tout de même fait savoir qu'il recevrait, à l'Elysée, quelque 700 élus de tous bords politique ce vendredi après la clôture du salon.
Seul rendez-vous des acteurs de la commande publique, le SMCL se déroule cette année sur fond de réforme territoriale et de suppression de la taxe professionnelle. Cette dernière est notamment discutée, à partir de jeudi, au Sénat. Une aubaine pour les élus et responsables des collectivités locales - dont la TP est la principale ressource fiscale, rappelons le - qui vont pouvoir faire entendre leurs voix en préambule. Concernant ce volet fiscal, les maires redoutent d'avoir à faire supporter aux ménages le coût de sa suppression au 1er janvier 2010. A moins de tailler dans les dépenses, ce qui les amènerait à réduire les investissements et les services à la population.
Le Gouvernement sous les sifflets
En fin d'après-midi, François Fillon est arrivé sous les sifflets et les huées de la foule venue au Congrès des Maires. Dans la foule, on pouvait entendre « où est Sarko ? », selon l'AFP. Le Premier ministre, qui s'est déplacé avec 21 membres de son gouvernement, a justifié sa présence par le « respect » qu'il doit aux élus et représentants des collectivités locales. «Il y a des questions, des doutes, parfois des inquiétudes ou des critiques sur les réformes en cours», a-t-il lancé devant les plus de 4.000 personnes du public, relate l'AFP. «C'est mon rôle d'être parmi vous pour vous faire part de mes convictions et répondre aux questions légitimes que vous vous posez» (...), a-t-il poursuivi. «C'est pourquoi j'ai répondu à l'invitation de votre président», a-t-il ajouté.
Au cours de son discours très attendu, François Fillon a qualifié la réforme de la TP de « vitale » et affirmé qu'elle ne serait pas repoussée. « La violence de la crise économique et l'exacerbation de la concurrence internationale justifient sa mise en œuvre immédiate », a-t-il poursuivi. Quant à la délicate question du financement des collectivités, le Premier ministre a assuré qu'« il ne s'agit pas de réduire les ressources financières des collectivités locales : elles seront confortées à l'issue de la réforme que propose le gouvernement ». Enfin, à ceux qui craignent que les populations soient mises à contribution, il a indiqué que « les ménages ne sont pas affectées par la réforme » et que les charges des entreprises ne seront pas redéployées vers les ménages. A suivre…
Le maire d'un petit village de 330 habitants situé en Saône et Loire (71) déambulait mardi matin dans les allées du Hall 3. Venu voir les nouveautés et autres évolutions du marché, nous l'avons rencontré devant le stand de Veolia Environnement… Un signe ? « Le développement durable, on y pense forcément car on est obligé ! Mais pour une petite commune rurale, ce n'est pas évident. Investir dans le développement durable, c'est assez compliqué. Il y a trop de contradictions, qui sont fondamentales pour nous. Monter un projet « vert », c'est complexe, cher et il y a encore tellement de paperasses ! ». Mais l'homme n'est pas découragé et remplit totalement son rôle de maire et même au-delà. En effet, en tant que maire d'une petite commune, il endosse de fait le costume de médiateur social. « On a parfois le sentiment de l'oublier, mais ce maillon de la chaîne est très important ». Quant au grand sujet du moment - la réforme territoriale - monsieur le Maire hausse les épaules : « Aujourd'hui, plus personne n'est d'accord ! Le problème, c'est les énarques, ils sont complètement déphasé avec la réalité du terrain ».