Le développement des énergies marines renouvelables (EMR) est une priorité affichée du gouvernement, dans le cadre de la transition énergétique. Six projets vont être soutenus par le programme des investissements d'avenir, afin de faire la démonstration des capacités de nouvelles technologies hydrolienne, éolienne offshore et thermique des mers.
Les énergies marines renouvelables ont le vent en poupe. Six projets sélectionnés dans le cadre de l'appel à manifestation d'intérêt vont bénéficier du programme d'investissements d'avenir (PIA). L'enveloppe atteint les 33,3 M€ et couvrira plus du tiers des investissements totaux (93,5 M€). L'ensemble des programmes porte sur le développement de démonstrateurs de technologies innovantes (énergie hydrolienne, éolienne flottante ou thermique des mers), afin d'en valider les caractéristiques et d'en évaluer les performances.
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Le projet "Oceagen", par exemple, vise à étudier le comportement d'une nouvelle technologie de fondation flottante en béton (photo), développée par la société Ideol, qui pourrait être utilisée pour des éoliennes offshore. Le système repose sur le principe d'un bassin interne qui amortit les mouvements liés aux vagues. Le coût moindre de ce type d'ancrage pourrait permettre une accélération des installations dans des zones de grande profondeur. Un démonstrateur doit être installé au large du Croisic (Loire-Atlantique). Un second projet, porté par DCNS et Alstom, s'intéresse également à l'implantation de champs éoliens offshore en zones éloignées et donc profondes. "Sea Reed" ambitionne de créer une solution flottante, semi-submersible, s'appuyant sur un flotteur spécifique et une turbine adaptée Haliade de grande puissance (6 MW).
Acheminer l'électricité produite en mer
La filière d'exploitation de l'énergie thermique des mers est également soutenue dans le cadre du programme d'investissements d'avenir. La technologie consistant à générer de l'électricité grâce à la différence de température entre les couches d'eau de l'océan, chaudes en surface et froides en profondeur, sera testée dans le cadre du projet "Marlin". Il s'attachera à tester en conditions réelles une solution d'aspiration et de conduite d'eau profonde (1.000 mètres) et d'amélioration des échangeurs thermiques. Il faut noter que le projet "Nemo", porté par DCNS et Akuo Energy, et ambitionnant de rendre opérationnelle une première installation thermique marine en Martinique, ne fait pas partie des programmes soutenus par le PIA.
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Le projet "SeaTC" a, lui, pour objectif de proposer une nouvelle solution pour acheminer l'électricité produite en mer en réduisant les coûts de connexion mais en conservant un rendement élevé. La technologie sera testée sur une génératrice immergée et doit amener à l'industrialisation de connecteurs "wet mate". Un des autres projets, "Prismer", soutenu par Alstom, vise à développer une architecture électrique spécifique pour les fermes hydroliennes grâce à des nœuds d'interconnexion entre le transformateur sous-marin et plusieurs turbines différentes. Enfin, le projet "Pile & Tide" doit conduire à la mise au point d'une solution de préparation des fonds marins et de fixation des fondations, également pour les hydroliennes.
Le ministère de l'Ecologie rappelle que la zone économique exclusive française, qui s'étend sur 11 millions de km² sur toutes les mers du globe, recèle d'un potentiel économique important qui pourrait être mis en valeur par des industriels organisés en une filière efficace.