Paris aura une autre allure d'ici à 2020, a promis Anne Hidalgo, qui a dévoilé, ce mercredi, les 22 lauréats de l'appel à projets Réinventer Paris. Parmi les architectes retenus, citons David Chipperfield, Manuelle Gautrand, Xtu, Sou Fujimoto, Nicolas Laisné ou Jacques Ferrier. Détails.
« Merci pour tout ce rêve, et maintenant, on réalise ! », a conclu la maire de Paris, Anne Hidalgo, ce mercredi 3 février 2016, à l'occasion de la révélation des équipes gagnantes du concours Réinventer Paris.
Saluant cet appel à projets porté par son adjoint à l'urbanisme, Jean-Louis Missika, elle a également félicité les équipes d'architectes, associées à des promoteurs, qui ont entrepris de tirer le meilleur parti de l'esprit d'innovation « Faire mieux et autrement » pour la capitale. « Vous avez tous su abandonner vos modèles pour dessiner ces projets (…) En dessinant une architecture sensible, esthétique, moins normée pour une ville moins figée », a-t-elle déclarée.
Inscrits dans le Plan Climat de la ville
Sur les 815 dossiers déposés, un jury de sélection en a choisi 75, tandis qu'un ultime jury composé d'élus de tous bords et d'experts internationaux en a finalement retenu 22. « Il y avait bien 23 sites sélectionnés au départ, mais l'un d'eux n'a pas été attribué », a souligné Jean-Louis Missika. Les projets choisis ont ainsi privilégié le « vivre ensemble », avec la création de nombreux espaces communs et publics, ainsi que la multiplicité des usages (jardins et terrasses potagers, logements, co-working…). Cop 21 oblige, tous les projets s'inscrivent également dans une logique écologique, d'où l'émergence de jardins, espaces verts, fermes urbaines, façades végétales… Ce sont 22.000 m2 de surfaces plantées (17.000 m2 d'espaces verts hors sols et 4.000 m2 en terre pleine) qui verront bientôt le jour.
Priorité au logement
Surtout, la priorité était le logement, « un des principaux défis lancés par les Parisiens », qui, rappelons-le, étaient appelés à donner leurs avis sur leur « Paris de demain ». Ainsi, 1.341 nouveaux logements seront créés, dont 675 sociaux, a indiqué Anne Hidalgo. Qui a rappelé que l'investissement privé a représenté 1.3 Md€ pour une recette estimée à 565 M€ pour la Ville. Opération gagnante, réitère la maire, puisque ces recettes viendront de terrains jusqu'ici non valorisés. Avant d'ajouter : « Seuls 8 des 22 projets étaient les mieux-disants ». Faisant taire ainsi toute polémique sur le financement des opérations.
« Ces projets sont nés d'une intelligence collective. Paris deviendra une ville plus écologique, plus paisible, plus pacifiée et plus innovante », a conclu Anne Hidalgo, qui a affirmé que tous les projets seront réalisés durant sa mandature...
Voir les 22 projets en images dès la page suivante. Certains d'entre eux feront l'objet d'un focus ultérieurement sur notre site
Site : ANCIEN CONSERVATOIRE, PARIS 13
ANCIEN CONSERVATOIRE, PARIS 13 LAUREAT : LE RELAIS D'ITALIE Concepteur Pablo Katz Architecture Opérateur L'Art de Construire, promoteur Autres Attitudes Urbaines, programmation / Jean-Pierre Marielle (environnement), Ambre (structure), ITF (fluides), Bet / Lerichemont, CD Restauration, Nomade Office, utilisateurs
Site : BAINS-DOUCHES CASTAGNARY
Bains-Douches Castagnary Lauréat : Bains-Douches & Co Concepteur : Red Architectes : Bgpa Opérateur : Sovim Promoteur : Axitis Programmation : Albert Hassan Architecte, Bet fluides et environnement
"Notre réflexion nous a amenés à privilégier un concept novateur dédié à la colocation et au coworking (espace de travail partagé), dans un bâtiment bioclimatique et écologique faisant la part belle aux principes collaboratifs et participatifs."
Vingt-deux élus pour 815 demandes… Le nombre des déçus est bien sûr important. « C'est pourquoi une bourse sera mise en place pour les projets non retenus. Il s'agira d'avoir une base de données de ces projets qui, si un lot se met en compétition dans une ZAC, par exemple, ou dès lors qu'il y aura une possibilité pour un promoteur privé de vendre un terrain, de proposer une de ces candidatures. Bien entendu, il faudra que le projet soit 'décontextualisé' et donc reproductible », nous confie Jean-Louis Missika, adjoint au maire en charge de l'urbanisme.
Quant à la polémique née dans la presse concernant le coût élevé pour participer à cet appel à projets, il admet : « Ce sont des opérations privées et pas des marchés public. Les architectes et les promoteurs associés ont pris leurs responsabilités en concourant. Certes, c'est une période difficile pour les architectes, mais il y avait suffisamment de garde-fous dans les critères de départ ».