La ministre de l'Ecologie a indiqué qu'elle ne transmettrait pas le dossier de consultation technique aux entreprises, en vue d'un appel d'offres, pour la réalisation d'environ 60 km d'autoroute entre Fontenay-le-Comte (Vendée) et Rochefort (Charente-Maritime). Les élus locaux s'indignent de cette attitude.

Un nouveau couac du gouvernement en perspective ? Peut-être, à en croire les réactions suite à la position adoptée par Ségolène Royal face au projet d'autoroute A831, qui devait relier Fontenay-le-Comte (Vendée) à Rochefort (Charente-Maritime).

 

En effet, la ministre de l'Ecologie a déclaré qu'elle "ne transmettrait pas le dossier de consultation technique aux entreprises", en vue d'un appel d'offres pour la réalisation de cette infrastructure. Elle oppose donc son véto, lié, selon elle, à la fois à la protection de l'environnement et aux difficultés de financement de l'autoroute, au coût estimé à 900 M€, dont initialement l'Etat devait prendre en charge 137.5 M€, précise l'AFP. En outre, a-t-elle rappelé, la future autoroute doit traverser le Marais Poitevin, site cher à ses yeux, qui a retrouvé cette année le label de Parc naturel régional perdu en 1996. "L'enquête d'utilité publique date de 10 ans. Il faudrait refaire l'ensemble des études", a souligné la ministre. Avant d'asséner : "Par ailleurs, elle a été classée dans les équipements non prioritaires. L'Etat ne cofinancera pas ces infrastructures". Pour la ministre, il serait plus urgent, dans la région, d'électrifier deux voies de train ou d'améliorer la desserte du port de La Rochelle.

Guerre de tranchée en vue

Ses opposants locaux, de gauche ou de droite, sont abasourdis par cette décision. "La déclaration de Mme Royal intervient de façon totalement improvisée tandis que les services de l'Etat, mais aussi ceux des collectivités locales, travaillent en étroite collaboration depuis des semaines à la finalisation du projet", a indiqué Jacques Auxiette, président PS de la Région des Pays-de-la-Loire. Il rejoint aussi les propos de Dominique Bussereau (président UMP du Conseil général de Charente-Maritime) sur le coût réel du projet qui reste à évaluer. Quant au contournement du Marais Poitevin, il serait déjà pris en compte.

 

Pour sa part, Bruno Retailleau, sénateur UMP et président du Conseil général de Vendée, en appelle directement à Manuel Valls, qui "ne peut tolérer de voir son autorité ainsi bafouée". Et d'assurer : "Ce qui est en jeu, c'est l'intérêt général (…) Si le gouvernement ne lance pas avant la rentrée l'appel d'offres, il peut s'attendre à une véritable guerre de tranchées". Dont acte.

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