Le dernier producteur français indépendant de céramique doit faire face à de sérieuses difficultés financières. Cette filiale du groupe familial FSDV (Faïenceries de Sarreguemines-Digoin et Vitry-le-François), qui détient 10% du marché français du sanitaire, vient d'être placée en redressement judiciaire par le tribunal de commerce de Paris.

En proie à des difficultés financières, cette entreprise qui emploie 100 salariés à Sarreguemines (Moselle) et 389 à Vitry-le-François (Marne) avait déposé le bilan le 21 décembre dernier. Spécialisée dans la fabrication de céramique sanitaire et de carrelages, Sarreguemines Bâtiment a réalisé un chiffre d'affaires de 48,8 millions d'euros l'an dernier.

Confronté à une forte concurrence des grands groupes internationaux comme Jacob Delafon, Idéal Standard, Aliia, Villeroy et Boch, Roca, l'industriel français avait tout de même réussi à conserver une part de marché d'environ 10% dans le sanitaire. Sarreguemines Bâtiment s'était même lancé dernièrement dans un plan de modernisation de son outil de production (à Vitry) dont l' investissement s'est élevé à 9 millions d'euros .
Aujourd'hui, le site de Vitry-le-François fonctionne 24h/24 et 7 jours sur 7. L'usine produit chaque année environ 750.000 pièces de porcelaine (lavabos, WC) et 160.000 pièces de grès (receveurs, éviers). 40% de cette production sont commercialisés via les réseaux de la grande distribution spécialisée, 30% sont écoulés par les réseaux traditionnels avec notamment la marque Keralor. L'exportation absorbe les 30% restants.

Depuis trois ans, l'entreprise s'était donné comme objectif de démocratiser les produits de luxe en travaillant avec des designers (Cosson, agence P'Référence, Rhinn…) et en renforçant ses positions à l'exportation sur les marchés à plus forte valeur ajoutée.

Mais ce marché est de plus en plus concurrentiel - sept grands groupes détiennent 50% du marché mondial, soit 75 millions de pièces - et la fabrication des pièces se déplace de plus en plus vers les pays à faible coût de main d'oeuvre. Sur le marché français par exemple, en 7 ans, le prix de la pièce céramique n'a évolué que de + 0,5%, alors que les importations - le plus souvent des pays de l'Est (Roumanie, Slovaquie, Hongrie, Ukraine) ou du Maghreb (Tunisie, Maroc, Egypte…) ont quadruplé en 5 ans

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