INFRASTRUCTURE. Plusieurs centaines de gendarmes mobiles ont lancé une opération pour évacuer 200 zadistes opposés au démarrage du chantier de Grand Contournement Ouest de Strasbourg, sur la commune de Kolbsheim (Bas-Rhin). Le préfet a donné le feu vert pour les travaux à la fin du mois d'août 2018.
Le projet de construction d'un contournement autoroutier de Strasbourg par l'ouest entrerait-il finalement dans sa phase finale ? Evoquée depuis 40 ans, cette rocade de la capitale alsacienne rencontre l'opposition d'associations et d'élus locaux, qui ont installé une "zone à défendre" (ZAD) sur le territoire de Kolbsheim. Mais le préfet de la région Grand Est a autorisé le lancement des travaux à la fin du mois d'août 2018 pour "un contournement assez classique", destiné à "améliorer le trafic nord-sud, en particulier pour les poids lourds" tout en décongestionnant l'autoroute A35. Et les forces de l'ordre sont intervenues tôt, ce lundi 10 septembre, pour déloger les activistes. Plus de 500 gendarmes mobiles, soutenus par un hélicoptère, sont montés à l'assaut des barricades de bois et de pneus érigées par les manifestants sur la route départementale 93. Des heurts ont été constatés, nécessitant l'emploi de gaz lacrymogène.
à lire aussi
Rappelons que la portion d'autoroute A355, d'une longueur de 24 kilomètres, nécessitera un investissement totalement privé de près de 600 M€ et que l'ouverture de la 2x2 voies est prévue pour le début de 2021, au plus tôt. Construite par Arcos (filiale de Vinci) et Sanef (en charge d'un échangeur), cette rocade sera confiée au gestionnaire pour une durée de 54 ans. Il se remboursera grâce aux péages qui seront installés sur le trajet. De leur côté, les associations écologistes dénoncent "une fausse solution à un vrai problème", et un "projet d'un autre âge", qui contrairement à ce qui est promis "augmentera la pollution et le trafic". L'autoroute est accusée par les défenseurs de l'environnement de détruire l'habitat naturel de plusieurs espèces endémiques, tandis que les agriculteurs estiment que tracé et mesures compensatoires prévues consommeront trop de terres arables.