DÉSENGAGEMENT. L'actionnaire majoritaire du groupe d'assurance SFS, CBL, vient d'annoncer son retrait du marché de l'assurance-construction en France. SFS affirme travailler de son côté "afin de mettre en place de nouvelles capacités de souscription permettant de pallier au désengagement du groupe CBL".

CBL, société néo-zélandaise actionnaire majoritaire du spécialiste de l'assurance-construction SFS, a annoncé le 13 février 2018 se retirer de ce marché, en France. Il compte ainsi vendre ses engagements dans les sociétés SFS et European insurance services (EISL). Il en résultera, sous 90 jours, son désengagement en ce qui concerne les garanties décennales et dommages-ouvrages, comme l'a précisé SFS auprès de Batiactu.

 

 

"Bien que rentable, ces risques nécessitent la mise en place d'importantes réserves à long terme pour garantir les sinistres à venir et consomment un niveau de capital élevé. CBL considère que le niveau de ces engagements n'est pas proportionnel à l'ensemble des engagements du groupe dans les zones géographiques dans lesquelles il opère", nous précise aussi la société SFS.

"Le marché de l'assurance construction en France est très particulier"

 

"Le marché de l'assurance construction en France est très particulier et les sociétés intervenant en LPS [comme par exemple SFS, NDLR] doivent en être conscientes", nous expliquait il y a quelques semaines Stéphane Pénet, directeur des assurances dommages de la Fédération française de l'assurance (FFA).

 

"L'assurance est obligatoire, et l'entreprise s'engage dans le temps avec la décennale. Par ailleurs, en cas de sinistre, il y a une présomption de responsabilité de l'entreprise, c'est-à-dire une inversion de la charge de la preuve en cas de dommage. La responsabilité décennale est donc très engageante. L'assureur qui couvre ces risques doit avoir une politique de provisions spécifique à cette situation. Et il doit avoir une bonne connaissance du marché local, des qualifications et expériences des constructeurs, etc. Il faut bien connaître ces particularités françaises."

 

Pallier au désengagement de CBL

 

 

A partir d'avril prochain, le groupe cessera ainsi la souscription de nouvelles affaires, "et tous les renouvellements à compter de juin 2018", mais "assurera la continuité des polices souscrites ainsi que la gestion des sinistres à venir". Pour l'avenir, SFS travaille actuellement afin de mettre en place de nouvelles capacités de souscription permettant de pallier le désengagement du groupe CBL.

 

Par ailleurs, CBL annonce vouloir faire jouer les voies légales pour obtenir 40 millions de dollars néo-zélandais (soit 23,49 millions d'euros) auprès de ceux qui lui ont vendu SFS, sans davantage de précisions. Une réunion est prévue entre SFS et CBL dans les jours à venir.

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