L'Agence nationale pour la rénovation urbaine (Anru) a récompensé dix villes pour la qualité urbaine architecturale et paysagère développée dans leurs projets de rénovation urbaine, suite à un appel à contributions. Implication des habitants comme durabilité faisaient notamment partie des critères de sélection. Interview et palmarès.

Alors que la question de la suite du programme de rénovation urbaine (PNRU) pour les quartiers "sensibles" se pose, leur exemple mérite d'être souligné : Villiers-le-Bel, Saint-Denis, Rennes, Pointe-à-Pitre, Mâcon, Lormont, Grenoble, Epinal, Colmar, Athis-Mons... Dix villes dont les quartiers en difficulté ont fait ou font, notamment pour certaines, malheureusement trop souvent l'actualité pour de mauvaises raisons. Mais lors des quatrièmes Journées d'échanges des acteurs de la rénovation urbaine (JERU 2011, les 14 et 15 juin derniers à Paris), organisés par l'Agence nationale pour la rénovation urbaine (ANRU), ce sont justement leurs efforts pour l'amélioration de la qualité de leur cadre de vie, qui ont été récompensés.

 

Vers un urbanisme durable
C'est en effet dans la continuité du premier appel à projets "Rénovation urbaine et urbanisme durables" lancé en 2008-2009 avec la Caisse des dépôts et consignations, que s'inscrit cette vague de récompenses. Pour l'Anru et ses partenaires (Action Logement, USH, SG-CIV, CDC, MEDDTL, Acsé et le ministère de la Culture et de la Communication), il s'agissait "d'approfondir avec l'ensemble des acteurs de la rénovation urbaine les questions de qualité urbaine, architecturale et paysagère", l'un des fondements du PNRU, nous explique Anne-Sophie Hainsselin, chargée de mission urbanisme durable à la Direction de la Stratégie et du Développement des Programmes de l'ANRU. Alors que le PNRU arrive dans une phase déterminante avec près de 60% du programme engagé, c'est l'occasion de "faire un bilan sur la prise en compte des enjeux de qualité dans les projets", "faire réfléchir les équipes locales sur la qualité des opérations et, le cas échéant, infléchir la mise en œuvre de leur projet" ainsi que "capitaliser sur les méthodes de travail permettant de produite cette qualité". De quoi avoir une vision des différentes facettes que peut revêtir aujourd'hui "un projet urbain durable" avec tous les enjeux qu'il comporte, tant sociaux qu'économiques et environnementaux (voir interview en page suivante).

 

Le facteur humain au cœur du projet urbain
Lancé à la mi-décembre, l'appel à projets a reçu 98 dossiers de candidature : un succès qui souligne, là encore, l'engagement des villes sur ce sujet. Deux jurys les ont départagés : le premier réunissant des experts professionnels et les partenaires de l'Anru tandis que le second rassemblait des habitants issus de divers quartiers. L'implication des habitants - qui faisait également partie des critères de sélection des dossiers - une première pour l'Anru, "très enrichissante" et qui permet ainsi de reconnaître "leur expertise d'usage".

 

A la clé de cette reconnaissance, 100.000 euros pour les villes lauréates, majorés de 50.000 pour deux villes ayant reçu une mention spéciale, Saint-Denis et Pointe-à-Pitre, décernée justement par le jury des habitants. A noter que le retour sur expérience de cet appel à projets permettra de nourrir un programme d'actions et d'échanges avec les différents acteurs de la rénovation urbaine que l'Anru compte bien lancer prochainement.

 

Entre 2003 - date de création de l'Anru - et 2012, près de 12 milliards d'euros sont engagés par l'agence pour la rénovation de 490 quartiers "sensibles" sur plus de 40 milliards d'investissement. La première phase du PNRU devrait ainsi s'achever en 2013.

 

En pages suivantes, l'interview de Anne-Sophie HAINSSELIN, chargée de mission urbanisme durable à la Direction de la Stratégie et du Développement des Programmes de l'ANRU et le palmarès en images des villes lauréates.

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