TRANSITION ENERGETIQUE. En amont de la présentation du plan de relance gouvernemental, la Fondation Nicolas Hulot apporte sa contribution en proposant 8 "priorités" pour massifier la rénovation énergétique des bâtiments. L'organisation appelle à considérer le long terme et à instaurer "des obligations progressives".
Et s'il fallait passer à l'étape supérieure pour amplifier les chantiers de rénovation énergétique dans le bâtiment ? C'est ce qu'envisage la Fondation Nicolas Hulot pour la nature et l'homme, qui, quelques jours en amont de la présentation du plan de relance gouvernemental pour assurer la reprise économique post-Covid, propose une dizaine de mesures visant à massifier les travaux de rénovation. L'organisation estime d'ailleurs que "le Gouvernement ne pourra pas se contenter de demi-mesures" en la matière, et appelle de fait à considérer le long terme et plus seulement le court terme.
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Mais cette batterie de mesures se fonde sur un autre principe, plus audacieux : celui de ne plus se baser seulement sur des incitations et d'instaurer par conséquent "des obligations progressives". "Il faudra combiner accompagnement accru et nouvelles obligations de rénover, comme le propose la Convention citoyenne pour le climat", assure la Fondation Nicolas Hulot dans un communiqué, abondant ainsi le discours politique actuel qui s'oriente de plus en plus vers un principe d'obligation.
Nouveau décret "décence", financement du reste à charge et guichet unique
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Partant de là, 8 mesures de court et moyen-terme sont donc proposées pour accélérer la rénovation énergétique dans les bâtiments, et par-là même redonner de l'activité à l'économie française en cette période post-confinement tout en cherchant à atteindre les objectifs de développement durable. Tout d'abord, la Fondation Nicolas Hulot suggère d'inscrire une obligation progressive de rénovation dans le texte de la loi, rejoignant ainsi la proposition d'obligation de rénovation formulée par la Convention pour le climat. Ensuite, l'organisation demande de publier "rapidement" un nouveau décret "décence" comprenant un seuil plus contraignant et "une trajectoire de réduction" visant à exclure l'ensemble des passoires énergétiques (soit les étiquettes F et G) de la location d'ici 2028. Le financement intégral du reste à charge pour les ménages modestes fait également partie de la liste, tout comme l'amélioration de l'Eco-prêt à taux zéro, là aussi pour financer le reste à charge pour les classes moyennes et modestes.
Dans l'optique de proposer un bouquet d'aides publiques qui se veut ambitieux mais simplifié, la mise en place d'un guichet unique et le fléchage d'investissements publics dans l'accompagnement des ménages au niveau des territoires sont aussi préconisés. Pour contrer les éventuels effets d'aubaine, la Fondation Nicolas Hulot appelle à un plus grand contrôle, tout en demandant un plan de formation spécifique pour les professionnels de la construction. Enfin, la puissance publique devant montrer l'exemple, il est suggéré d'accélérer la rénovation énergétique des bâtiments appartenant aux collectivités territoriales, en apportant au passage les financements nécessaires à l'ingénierie territoriale, qui se retrouve souvent lésée.