L'enquête nationale logement (ENL) publiée ce mardi par l'IAU, l'INSEE et l'APUR révèle qu'en dépit de la crise bancaire, le niveau de la construction francilienne a sensiblement augmenté de 45.000 logements par an entre 2007 et 2013. Toutefois, 9,3% des parisiens souffrent du mal-logement.
Sur près de 200 pages, l'enquête nationale logement (ENL) 2013, neuvième édition conjointe de l'IAU, l'Insee, l'Apur, la DRIHL, et la DRIEA depuis 1973, a révélé, ce mardi 7 mars 2017 que "le niveau de la construction a sensiblement augmenté en région Ile-de-France, soit l'équivalent de 45.000 logements par an entre 2007 et 2013." Et ceci en dépit de la crise bancaire de 2008.
"C'est sensiblement plus qu'au cours qu'au cours de la période précédente (37.000 logements par an entre 2002 et 2006)", ajoute Fouad Awada, directeur général de l'IAU Ile-de-France. Malgré cela, le parc n'a progressé que de 31.500 logements par an.
9,3% des parisiens souffrent du mal-logement
Toutefois, 9,3% des parisiens souffrent du mal-logement : "976.900 personnes ont des conditions de logement difficiles." S'ajoutent à ces mal-logés, les 159.000 personnes privées de domicile personnel, qui vivent soit chez un tiers, soit à l'hôtel.
Autre constat majeur : la proportion de logements surpeuplés, en recul depuis 1984 - où il manquait au moins 1 pièce par rapport à la taille du ménage - a progressé de 1,4 point pour concerner 20% du parc de la région et même 27,1% à Paris, contre 9,5% en métropole.
Ce décalage est en partie dû à la particularité du parc immobilier francilien, qui concentre à lui seul plus d'un tiers (36%) des petits studios (25 m² ou moins) du pays.
En 2013, 586.500 personnes vivaient en Ile-de-France dans un logement "fortement surpeuplé", c'est-à-dire dans lequel il manque au moins deux pièces par rapport au nombre de personnes qui l'occupent, ajoute l'étude. Toutefois, cela reste marginal : ce "surpeuplement extrême" ne représente que 2,7% du parc régional, mais c'est un phénomène notable par rapport à la moyenne nationale (0,8%).
Les loyers du parc privé et de la sous-location ont bondi de 128% de 1988 à 2013
Il résulte "en grande partie de l'augmentation importante des loyers observée depuis 25 ans, qui dissuade beaucoup de ménages de s'installer dans des logements de plus grande taille", complètent les auteurs de l'enquête. Rappelons que de 1988 à 2013, les loyers du parc privé et de la sous-location ont bondi de 128%, tandis que les ressources des occupants de ce parc n'augmentaient que de 59%.
Ainsi, "faute de place, les occupants de ces logements ne peuvent vivre chez eux sans être dérangés en permanence ou causer un dérangement", ce qui est le cas d'une famille de 4 personnes logeant dans un 2 pièces ou d'une famille mono-parentale de deux personnes vivant dans un studio, commente l'Insee.
Et si 7 ménages sur 10 se déclarent satisfaits de leur logement en Ile-de-France, soit davantage qu'il y a 25 ans, l'insatisfaction reste forte chez les ménages locataires avec enfants, principalement en raison du surpeuplement.
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"42% des logements de mauvaise qualité sont surpeuplés"
Par ailleurs, l'étude révèle aussi que 51% des jeunes ménages où la personne de référence n'a pas 30 ans, sont en situation de surpeuplement. Le cas est plus fréquent dans les logements de qualité moyenne ou mauvaise épingle-t-elle : 42% des logements de mauvaise qualité sont surpeuplés, contre 18% des logements de bonne qualité.
Ces "situations d'inconfort et de surpeuplement renvoient plus largement à la question de l'offre de logements en direction des ménages à faibles ressources, contraints d'attendre des mois, voire des années un logement abordable et dimensionné à la taille de leur ménage" dans le parc social.
32 m², la surface moyenne d'un Francilien
A l'inverse, près d'un logement sur deux en Ile-de-France est "sous-peuplé": 48% en 2013, contre 51% en 2006. A Paris, un ménage sur deux est constitué d'une seule personne - environ un tiers dans la région. L'IAU, précise dans son rapport qu'en moyenne, chaque Francilien dispose de 32 m², mais les propriétaires ont davantage d'espace (39 m²) que les locataires (25 m²)
Enfin, l'offre locative sociale a progressé de 17.100 logements par an contre 1.000 logements par an pour le secteur privé, dont le rôle d'accueil et des ménages en mobilité est essentiel pour l'activité de la région francilienne. "Entre 2006 et 2013, les loyers au m² dans le secteur privé et social ont augmenté deux fois et demie plus vite que l'inflation", indiquent conjointement l'IAU, l'INSEE et l'Apur. De plus, les taux d'efforts nets des ménages restent beaucoup plus élevés dans le secteur libre (23,2%) que dans le secteur social (13,9 %). A noter également qu'en intégrant l'ensemble des charges, des dépenses d'énergie et de la taxe d'habitation, les taux d'effort atteignent 24,2 % dans le parc social et 29,3 % dans le parc libre.