REACTION. Au lendemain des annonces du Gouvernement sur la mise en oeuvre de la suppression du RSI, le premier Vice-Président du régime social des indépendants, Bernard Delran se montre critique et évoque une réforme "floue".

Les annonces du Gouvernement concernant l'adossement du RSI au régime général ne convainquent pas Bernard Delran. "Mon premier sentiment est celui d'un gâchis au nom d'une politique annoncée", nous a-t-il confié. Même s'il est "réaliste" reconnaissant que "l'image de la marque RSI s'est dégradée" et que "le RSI a sa part de responsabilité", il estime que le Gouvernement a également trop tardé à agir. "Ces changements annoncés sont flous", selon le dirigeant du RSI.

 

 

"Tout ce qui a été pensé pour les indépendants vole en éclat", Bernard Delran, Vice-président du RSI

 


Contrairement à ce qu'il réclamait, il se désole qu'il n'y ait plus de guichet unique. "Quand les indépendants auront un problème, comment feront-ils ?", questionne-t-il. Il regrette que "tout ce qui a été pensé pour les indépendants vole en éclat" et déplore que "la spécificité des indépendants ne soit pas prise en compte", contrairement à ce que le Gouvernement indique dans son Plan pour les indépendants. "Nous adosser au régime général, c'est nous traiter comme des salariés. Dans un premier temps, il aurait fallu régler la question du statut des micro-entrepreneurs", explique Bernard Delran, "or, il n'y a pas eu de réflexion globale sur le sujet".

 

"Nous allons vers une organisation monstrueuse, qui sera difficile à gérer", Bernard Delran

 

"Ce régime, je n'y crois pas", poursuit Bernard Delran qui estime que "nous allons va vers une organisation monstrueuse, qui sera difficile à gérer". Quant à l'avenir des agents, c'est également le flou, selon lui. "Où vont-ils aller ?", se demande le dirigeant.

 

Pour le vice-président du RSI, "on est en train de nous enfumer". La période de transition de deux ans qui est annoncée sera beaucoup plus longue, selon lui. "Donc on aura une marge de manœuvre", espère-t-il. Mais il alerte le Gouvernement, dans deux ans c'est ce dernier qui "va devoir se débrouiller avec les imbroglios et faire face aux dysfonctionnements". Bernard Delran se dit "très réservé" sur cet "adossement du RSI au régime général" et pense que le Gouvernement n'a pas réfléchi aux fonctionnements informatiques. Il en profite pour rappeler que les outils informatiques ne sont d'ailleurs plus adaptés.

 

 

Une gouvernance qui reste encore à définir

 

Enfin, la question de la gouvernance n'est pas réglée selon lui. Là encore, c'est le flou. Comment seront désignés les élus, à quoi serviront-ils ? Quelles seront leurs missions ? Autant de question qu'il évoque et dont il n'a pas de réponse à l'heure actuelle. "Seule la commission sanitaire et sociale, nous restera", nous indique-t-il. En attendant, les discussions vont se poursuivre la semaine prochaine avec Dominique Giorgi, inspecteur général des affaires sociales en charge de la préparation de la réforme du RSI. Mais le point de départ des décisions sera l'étude du projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2018.

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