Les berges de Seine composent un site exceptionnel classé au patrimoine mondial de l'Unesco, mais altéré en partie par une autoroute urbaine. La Ville de Paris, en concertation avec les Franciliens, a imaginé, il y a plus d'un an, un projet d'aménagement ambitieux. Aujourd'hui, elle ouvre une enquête publique pour tous.
Après plus d'un an de concertation dans toute la métropole, la tenue de nombreuses réunions publiques, des débats et des votes au Conseil de Paris, une enquête publique a, en effet, ouvert le 4 juillet dernier et se clôturera le 2 septembre prochain.
Ainsi, pendant cette enquête, chacun et chacune pourra contribuer au projet en déposant ses suggestions, propositions et remarques dans les registres mis à disposition dans les mairies des 10 arrondissements riverains de la Seine et à l'Hôtel de Ville, et rencontrer la commission d'enquête qui tiendra 3 permanences dans chacun de ces lieux.
De plus, une exposition présentant le projet sera également installée dans les 20 mairies d'arrondissement et au salon d'accueil de l'Hôtel de Ville.
Retour sur les projets
La Mairie de Paris a proposé, dans un premier temps, un projet pour apaiser la circulation rive droite, sans pour autant la supprimer, et de libérer complètement l'espace rive gauche au profit des piétons et cyclistes. S'en est suivie une longue concertation publique, ponctuée de réunions dans les arrondissements, d'expositions, de forums thématiques sur le site Internet de la ville, d'ateliers en tout genre… Au final, promenades, loisirs, sport et détente tout au long de la Seine ont été les attentes les plus plébiscitées.
Le point d'étape du projet, qui s'est tenu le 27 janvier dernier, prône la continuité du projet initial, mais comprend des ajouts en termes d'aménagements, issus de la réflexion et des souhaits des Parisiens et Franciliens qui ont participé à la concertation. Ainsi, une piscine dans le 15e arrondissement et une patinoire dans le 7e art trouvent désormais leur place dans le projet, tandis que les équipements tels mobiliers, signalétique, éclairage ou fontaines à eau seront harmonisés tout au long du parcours. La nouveauté, en ce mois de janvier, tient donc dans les aménagements supplémentaires prévus dans les 12e, 13e et 15e arrondissements.
Trois arrondissements supplémentaires
Les nombreuses suggestions issues de la concertation convergeaient, en effet, vers un élargissement des installations à ces trois quartiers de la capitale. Ainsi, dans le 12e, la réalisation d'une liaison sous forme de ponton ou d'encorbellement entre le port de la Rapée et le bassin de l'Arsenal sera étudiée. Dans le 13e, le but est de renforcer la liaison vers le cœur de Paris depuis le port d'Austerlitz. Enfin, dans le 15e, l'allée des Cygnes sera réaménagée, après concertation spécifique avec les riverains et conseils de quartier. De même, la continuité des circulations piétons et vélos depuis la tour Eiffel jusqu'à l'Ile Saint Germain devra être à l'étude, tandis qu'une piscine au niveau du parc André Citroën sera réalisée. Concernant la mobilité et les déplacements, est apparu la possibilité d'un goulet d'étranglement sur le quai Anatole France juste avant l'arrivée au pont de la Concorde. Une troisième file réservée aux voitures sera donc créée, permettant une capacité supplémentaire de 1.000 véhicules /heure.
Côté budget, le projet estimé, au départ, à 40 M€ avec une dépense de fonctionnement annuelle de 2 M€, a été ajusté pour tenir compte des compléments d'aménagement apportés. Ainsi, l'évolution vers des structures amovibles a permis de réduire l'investissement nécessaire à 35 M€, tandis que le coût d'exploitation et de programmation du site a été remonté à 5 M€. En dehors du périmètre initial, les aménagements complémentaires sont évalués à 5 M€. Côté calendrier, pas de changement, les aménagements seront livrés pour l'été 2012, a confirmé la Mairie de Paris.
Pont Alexandre III
Selon le souhait du Maire de Paris, ce nouvel aménagement devrait laisser une place aux espaces dédiés à la nuit.
Jardin des Tuileries-Musée d'Orsay
La fermeture à la circulation du quai bas rive gauche, entre le Musée d'Orsay et le pont de l'Alma, permettant l'installation d'activités pérennes accessibles à tous.
Quai Branly
Pont de Solférino
Au niveau de Solférino, des gradins descendraient jusqu'au fleuve, donnant une vue imprenable sur le Grand, le Petit Palais et le musée du Louvre.
Port des Invalides-Concorde
Un lieu de rencontre, de culture et de festivités sera implanté au niveau du pont Alexandre III. Sur l'amont du pont, des guinguettes et restaurants pourraient s'implanter en face, sur le quai, d'un espace pour les enfants, qui pourra évoluer en fonction des saisons. Sous le pont et sur l'aval, viendraient s'implanter des activités culturelles et festives, avec une capacité d'animation jour et nuit.
Pont de l'Alma
Au total, ce sont 15 hectares de la Seine, "dont 4.5 ha qui seront totalement rendus aux usages sans voiture".
Port du Gros-Caillou
Le port du Gros Caillou recevrait sur sa partie amont un espace ludique et sportif, avec des équipements évolutifs comme par exemple un espace de glisse, une patinoire l'hiver… Ce vaste espace pourrait même accueillir des manifestations couvertes, comme des démonstrations ou des compétitions.
Sur l'aval, le port du Gros Caillou accueillerait un pôle « nature » : les objets flottants feront l'objet de réflexions avec les ABF. Le Port sera mis en relation avec le jardin du musée des Arts Premiers qui se situe à proximité sur le quai haut.
Sur l'aval, le port du Gros Caillou accueillerait un pôle « nature » : les objets flottants feront l'objet de réflexions avec les ABF. Le Port sera mis en relation avec le jardin du musée des Arts Premiers qui se situe à proximité sur le quai haut.
Place de l'Hôtel de Ville
Port des Célestins
Vitesse des trajet avant et après
Les vitesses après projet ont été estimées après modélisation macroscopique des impacts du projet.
Du côté de la population, ce sont les jeunes les plus enthousiastes au projet (83% des 18-24 ans), tandis que les personnes âgées le soutiennent à 77%. Le mécontentement vient, sans surprise, des automobilistes et usagers des voies sur berge, avec 43% d'adhésion seulement.